Cannon
4.9
Cannon

Série CBS (1971)

Une série d'une redoutable efficacité

Voilà une série qui ne jouit pas d’une excellente réputation. Diffusée à peu de reprises, cette série de privés typique des années 1970 a pourtant de nombreux atouts dans sa manche. Pour commencer, et c’est bien toujours l’essentiel dans une série, son personnage principal incarné par William Conrad. Habitué aux bellâtres affutés pour la castagne, le spectateur découvre un Cannon qui sort forcément des sentiers battus. Lesté de nombreux kilos superflus, cela ne l’empêche pas de jouer du coup de poing (le karaté en l’occurrence avec des avants bras toujours bien placés), d’être adroit au pistolet, de mener à bien de nombreux courses-poursuites (même si elles se déroulent, comme ailleurs, le plus souvent en voiture) et, surtout, d’être efficient dans la conduite de ses missions.


Cette production typique des Quinn Martin (découpage en actes, paysages californiens et acteurs vus dans Les Envahisseurs) alterne ambiances sombres, enquêtes sordides, paysages solaires, antagonistes méchants, touches d’humour, scènes d’action, héros sans pitié mais au grand cœur, avec une certaine efficacité. Si tous les épisodes ne sont pas tous réussis (certains scénarios se montrent parfois très paresseux ou mal fichus), l’ensemble se tient en général très bien avec des intrigues très agréables à suivre.


Cannon fait partie de ces séries où aucune place n’est accordée à des personnages secondaires. Cannon circule pas mal le long de la côte et se débrouille seul, ce qui ne lui donne que très peu droit à l’erreur. Contrairement à bon nombre de ses confrères de l’époque, il s’entend, en revanche, plutôt bien avec la police locale avec qui il coopère souvent très bien. Ancien flic lui-même, il n’a rien de ces privés aux mauvaises manières, bien au contraire, ce qui explique aussi que ses clients soient souvent des gens de la haute société. Ces quelques éléments font aussi son originalité.


C’est typiquement la série, a priori passe-partout, mais qui remplit parfaitement son cahier des charges en étant totalement divertissante. On ne s’y ennuie pas et l’ambiance inimitable des années 1970 (bien aidée par sa belle partition musicale) est au rendez-vous sous le soleil californien. Une série qui mériterait certainement d’être réévaluée même si elle est sans génie.

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le 21 févr. 2021

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PIAS

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