Carlos
7.1
Carlos

Série Canal+ (2010)

En cette période bénie de gilets jaunes, rien de tel que de se remémorer ces bonne vieilles seventies opepisées. Non pas ces seventies aux moteurs encrassés de bateau ou poids lourd chers à Spielberg qui déversent des tonnes de fumée noire, ni de courses de voitures dans un monde climatoseptisé et dégentrifié de Miller. Non, non, non, tournons nous plutôt vers la France qui s'essaye à la série d'action en restant dans la mouvance initiée par Barbet Shroeder avec l'avocat de la Terreur puis de la production allemande relatant l'histoire de la bande à Baader.
Olivier Assayas oblige, c'est une tournure plus égotique que trépidante qui va s'imposer à nous. Alors égotique parce que je connais l'animal et qu'il a toujours des lubies à forcer sur des détails, des paroles, des gestes, des mises au point, des battements de cils ou autres, bref, ces petits secondes en plus qui auraient tendance à rapprocher ses récits de la perception qu'il a de l'art mais au détriment des enjeux de l'histoire.
Du coup, on a aucune empathie ou animosité pour les personnages, chaque acteur vient dire sa petite phrase et s'en va visiter la tour Eiffel, laissant des costumes estampillés 1970 vides se démener devant la caméra. Un détournement d'avion devient aussi passionnant qu'une escale forcée pour avarie et une prise d'otage est aussi pénible qu'une grève à la SNCF.
Et c'est bien dommage car le choix du personnage pouvait offrir une épopée intéressante qui trouverait un écho dans notre actualité tant géopolitique, que religieuse ou écologique. Surtout que la prod s'était donné les moyens en trouvant un acteur à la renommée internationale en la personne de Edgar Ramirez. L'inoubliable acteur de Domino (un gentil) et Jason Bourne 3 (le méchant qui devient gentil). S'il transforme admirablement les "t" en "ç", il n'arrivera jamais à donner plus de sens au mot révoluçion et son manque de caractère est criant pour donner une mesure de la perversité et de la provocation du personnage.
On se retrouve donc avec un film/série à l'image de son réal, légèrement autiste dans les décors extérieurs, bavard dans l'intimité et pas franchement sportif dans l'action.

Toshiba
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le 21 nov. 2018

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