Case File No. 221: Kabukicho
5.9
Case File No. 221: Kabukicho

Anime (mangas) MBS (2019)

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Un policier décalé et décomplexé, peut-être un peu trop

Les œuvres reprenant les noms de personnages historiques ou fictifs afin de les remettre au goût d’aujourd’hui ou bien pour en faire parfois un peu ce qu’elles veulent, sont assez courantes. A l’image de Jeanne d’Arc, Sherlock Holmes est un personnage occidental apparaissant couramment dans des animes ou mangas, plutôt apprécié par le public japonais. Revisitant le classique de Arthur Conan Doyle, cette production originale compte bien se démarquer de ses semblables.



« Il est possible de retrouver tous mes avis sur mon site dans une présentation plus agréable à lire. Divers avis d’animes de saison, tests de jeux vidéo, articles spécifiques et bilans saisonniers collectifs sont publiés. Lien de l’article :
https://www.fuwafuwanosora.com/animes/avis/hiver-2020/kabukichou-sherlock/ Ceci étant dit, bonne lecture. »



Comme son nom l’indique, Kabukichou Sherlock est une œuvre mélangeant à la fois « Sherlock Holmes » et le quartier chaud et divertissant japonais « Kabukicho ». Ne connaissant pas assez l’œuvre originelle de Conan Doyle, il me sera impossible de déterminer si certaines affaires de l’anime sont tirées du roman policier. On peut toutefois noter que de nombreux personnages propres au roman apparaissent dans la production originale comme Watson, Moriarty, Hudson, Morstan Mary etc.


L’anime se présente au début comme une succession d’enquêtes, en général une affaire par épisode. Mitigé serait le mot pour les décrire. En raison du format épisodique, il est impossible de construire des affaires avec des subtilités et une consistance propre au genre policier. Le manque d’originalité en grande partie plaide aussi coupable. C’est irrégulier, certaines sont divertissantes alors que d’autres sont plus ennuyantes.


Il n’y a pas véritablement d’incitation à élaborer des théories. Certes le public est suffisamment impliqué dedans, mais il ne participe pas activement à la réflexion et à la résolution des affaires dans leur totalité en raison de la façon de narrer et concevoir les enquêtes. Cela s’apparente davantage à des doutes ou à une compréhension d’éléments à certaines étapes plus qu’à une lecture d’ensemble. Le public ne peut ainsi à lui seul résoudre la chose. C’est dommageable…


En fond, l’anime développe dans sa première moitié ses personnages et amène au fur et à mesure sur Jack l'Éventreur. C’est répétitif et trop lent par moment et le début de l’anime peut rebuter. Plusieurs épisodes de Kabukichou Sherlock sont en dessous du fait de leur manque de consistance ou d’attrait.


L’intrigue centrale se divise en deux temps que je ne détaillerai pas plus ici pour ne pas spoiler. En plus du début, un ventre mou au milieu de l’anime se ressent avec des épisodes moins intéressants. Le public ne sait plus vraiment quelle est l’intrigue principale et il faudra patienter un peu avant de comprendre où l’histoire veut nous emmener. Kabukichou Sherlock réserve quelques belles surprises mais trop rares à mon sens. L’intrigue centrale surprend un peu vers la fin de la première et de la seconde partie.


De plus, les connaisseurs du roman policier auront des savoirs qui vont inévitablement les spoiler comme le rôle de certains personnages et antagonistes dans le roman de Conan Doyle. Si cette connaissance peut les induire en erreur comme dans la première partie, à l’inverse dans la seconde elle peut gâcher en partie l’expérience animée. L’œuvre connaîtra une accélération bienvenue avec des épisodes 19, 20 et 21 particulièrement prenants. Et retombera tel un soufflé pendant deux épisodes pour conclure heureusement l’anime avec un épisode final correcte.


Kabukichou Sherlock intègre l’aspect japonais et chaud du quartier au travers des enquêtes et également de ses personnages. Redécouvrir (ou découvrir) cette œuvre sous une forme contemporaine et japonisante n’est pas forcément déplaisant. L’alchimie est singulière entre cette comédie burlesque et des crimes sérieux.


C’est un peu le côté décalé du Japon dans l’animation qui ressort ici et ne plaira pas à une grande majorité de la communauté.


Le casting est tout juste correct avec des personnages globalement stéréotypés pour donner des affaires hautes en couleur. Quelques-uns sont farfelus tandis que d’autres compensent par leur calme et maturité. Excepté la famille Moriarty et éventuellement Sherlock, aucun des passés n’est atypique. Ce n’est qu’une redite d’histoire vue et revue. Ce n’est pas le côté déjanté et singulier qui dérange, mais le manque de profondeur pour véritablement en faire un bon casting.


A titre de précision, le Rakugo est très en retrait et il n’est pas nécessaire d’en faire un élément déterminant pour porter son regard sur l’anime ou non. L’œuvre est catégorisée en tant que comédie mais cela reste diffus et seulement un plus trop en retrait pour élever l’œuvre. Il ne faut pas s’attendre à un humour faisant rire. C’est très banal dans les blagues ou dans les caprices de caractères.


En plus de l’opening délicieux dans sa direction et le son, l’anime bénéficie d’une production soignée. Sans être extraordinaire, le studio I.G. livre comme à son habitude une œuvre avec une animation ne souffrant d’aucun désagrément et avec des décors satisfaisants.



Conclusion : Un policier décalé et décomplexé, peut-être un peu trop



Cette interprétation japonaise moderne de l’œuvre de Arthur Conan Doyle est assez irrégulière dans son divertissement. Un manque d’originalité, de profondeur et d’implication du public font défaut. Le rythme est beaucoup trop décousu avec plusieurs temps ennuyants. L’œuvre connait quelques moments particulièrement prenants mais bien trop rares. L’alchimie entre les crimes brutaux sérieux et la joyeuse comédie burlesque est questionnable. L’humour ne fonctionne pas aussi bien qu’il le devrait et ce policier fait pâle figure comparée à d’autres œuvres du genre. Par conséquent, Kabukichou Sherlock reste tout juste sympathique et supportable quand on adopte un visionnage d’un épisode par semaine. L’audimat visé est assez flou, il n’est ni à recommander aux amateurs du genre policier ni aux fans de Holmes. Pour ceux qui tenteront l’expérience, mieux vaut ne pas s’attendre à grand-chose afin de ne pas être déçu.

Moja_la_Peluche
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le 28 mars 2020

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