Je me demande vraiment pourquoi Mappa nous offre une adaptation dantesque, pour un manga qui, dans le fond, est vachement poussif.
Chainsaw-man, c'est un shonen ultra-basique basé sur du charcutage et pactes de démons, comme si on en avait pas déjà eu notre dose avec Bleach, Death Note ou encore JJK. Le trio principal Denji (en chien sur toutes les paires de nibards qu'il croise), Power (tsundere cringe à mourir) et Sasuke de wish n'apportent absolument rien au monde du manga, tant ils brassent des clichés en boucle. On prend tellement mieux son pied avec Swordman, Makima ou Mads Mikkelsen, tout simplement car ce sont des personnages plus matures et imbriqués dans des histoires sales.
Cette première saison a donc du mal à se montrer entrainante et semble tourner terriblement en boucle. Les démons ne servent à rien, ou du moins on ne nous explique à aucun moment s'ils sont censés avoir une quelconque importance. Le seul objectif semble d'être de faire gicler le sang de partout. Puis, en toute honnêteté, le but ultime d'abattre le démon flingue, ça ne m'a pas fait vibrer une seule seconde. J'espère que les brefs échanges avec la classe politique nous révéleront, par la suite, des embrouilles sombres pour relever un peu le niveau (terriblement bas).
Et, dans ce flot d'inutilité criante, le studio Mappa se dresse en sauveur et vient nous flatter les rétines avec une animation dantesque. Très clairement, cette première saison tire son épingle du jeu des adaptations classiques de shonens, grâce à une direction artistique ambitieuse et gagnante. Les décors sublimes semblent tout droit sortis d'un long métrage, tandis que les personnages arborent un style innovant (qui finit toutefois par fatiguer dans les derniers épisodes). Le tout baigne dans une ambiance gore, dont je n'ai pas trouvé les effusions d'hémoglobine too much et dont la CGI reste franchement digeste. J'ajoute aussi des points supplémentaires pour la B.-O. action thriller aux petits oignons et les doubleurs invoqués géniaux (genre ceux de Mads Mikkelsen et Makima). Par contre, j'en enlève pour leur délire de génériques différents avec 50 000 références à la pop-culture. Je trouve ça juste pompeux à mourir et inutile.
Cette première saison me laisse alors un sentiment aigre-doux. D'un côté, Mappa nous montre une fois de plus qu'il est un studio toujours en renouveau et capable de nous balancer des claques dans la figure. De l'autre, je ne comprends pas pourquoi avoir choisi ce shonen dans le fond insipide et classique à mourir; j'estime, à ce stade de l'œuvre, que bien d'autres mangas méritent bien mieux leur animation 5 étoiles.