Charlotte
6.7
Charlotte

Anime (mangas) Tokyo MX (2015)

Rien à voir avec Charlotte aux Fraises. (badum tss)

Il y a peu d'auteurs en qui je place une confiance aveugle. Ces auteurs dont la simple mention du nom me met dans tous mes états.
Et c'est pourtant le cas de Jun Maeda, à la base créateur de visual novels ayant pour la plupart connu une adaptation en anime. Il est clair qu'afficher sur son CV des perles telles que Clannad ou Angel Beats! fait forte impression. Entendre son nom peut me faire démarrer un anime les yeux fermés.
C'est alors que Charlotte fut annoncé.
Et d'une certaine manière, Charlotte peut être considéré comme le fils (ou la fille me direz vous) légitime de Angel Beats sur pas mal de points:



  • même Studio pour l'adaptation en anime (P.A Works), qui d'année en année doit offrir en sacrifice un nombre incalculable de graphistes pour fournir un travail esthétique pareil, tant au niveau de l'animation que de certains arrières plans. Les plans vertigineux sont légions et la fluidité impeccable


  • même chanteuse pour l'Opening (Lia, qui signe ici un véritable ovni tant les sonorités semblent inédites à l'oreille)


  • même longueur de 13 épisodes, ce qui est malheureusement un peu court, l'anime faisant l'impasse sur le développement de certains personnages secondaires (Angel Beats pêchait aussi sur cet aspect)


  • psychologie très semblable, on passe rapidement de scènes qui nous font hurler de rire plus d'une fois à des moments d'introspection très pesants et des choix cornéliens parfois assez brutaux.


  • de nombreuses scènes où les protagonistes interagissent avec des musiciens.. (les Girl Dead Monster laissent ici place à un groupe nommé Zhiend)



Mais d'abord petite intro sur l'histoire (avec le moins de spoilers possible):
Nous suivons le quotidien d'un lycéen possédant le pouvoir de prendre contrôle de n'importe quelle personne pendant 5 secondes par simple contact visuel.
Sachant l'exploiter au maximum, le protagoniste s'en sert pour regarder les copies des meilleurs élèves durant les examens en prenant possession d'eux afin d'obtenir des résultats parfaits et ainsi se tailler une solide réputation, en plus de son joli minois. Mais aussi pour modifier le cours de pas mal d'événements en sa faveur.


Jusqu'à ce qu'il se fasse finalement repérer par d'autres Espers (nom donné aux personnes qui comme lui possèdent un pouvoir particulier). Le voici donc contraint de les rejoindre dans un autre établissement spécialisé, ayant pour but de repérer et protéger tous ces individus exceptionnels. (non ce n'est pas l'Institut du Professeur Charles Xavier)


Il est clair que les inspirations sont légions, les plus frappantes étant Angel Beats ou la série Heroes.
Alors, s'agit il vraiment d'une nouvelle création ou d'un ersatz bête et méchant ?
Et bien c'est là que Jun Maeda parvient à nous surprendre, encore. Déjà pendant les cinq premiers épisodes, on est absolument incapable de deviner dans quelle direction va partir l'histoire, aussi le début se montre assez léger, chaque épisode consiste juste à retrouver une personne possédant un pouvoir spécial pour l'avertir des risques qu'elle encourt. Le tout ponctué d'un humour hystérique à la limite du frappadingue qui fait toujours mouche.
Mis à part les personnages qui complètent la bande au fur et à mesure, ces épisodes sont presque interchangeables entre eux, à la manière d'un Cowboy Bebop.


Mais l'histoire prend brusquement une tournure plus sombre lorsqu'un personnage de l'entourage du héros trouve la mort suite à une mauvaise maîtrise de son pouvoir.
Le ton est rompu, la violence s'installe, le héros évolue. Et les enjeux également. On passe à des questions de propagations de virus et de menaces terroristes.
L'évolution générale est savamment gérée et la trame sait nous offrir quelques excellentes scènes d'actions et de tension.


L'idée de faire du protagoniste un personnage ayant la capacité de capturer les pouvoirs des autres Espers rend les évolutions scénaristiques cohérentes et la plupart des questions subsistantes sont toujours bien résolues, (notamment celle qu'on s'est sûrement tous posé "Pourquoi cet anime s'appelle Charlotte sans avoir un seul personnage qui porte ce nom ?". A vous de le découvrir dans les derniers épisodes, vous serez sûrement surpris.)
Et enfin, l'histoire arrive à rendre le spectateur impliqué, de manière à ce qu'il se demande sans arrêt ce qu'il ferait dans telle ou telle situation.


Pour le reste on retrouve les qualités propres aux créations de son auteur; ton très dynamique et déjanté, évolutions dramatiques intelligentes, bonne direction artistique, compositions musicales d'une grande diversité et d'une grande délicatesse..


L'anime n'est bien sûr pas exempt de défauts, mais il ne s'agit la plupart du temps que de clichés récurrents qui font désormais partie des meubles dans la Japanimation comme la petite sœur hystérique, la meuf badass qui massacre tout le monde (prototype déjà présent dans Angel Beats et Clannad).
Après on pardonne parce qu'on a l'habitude mais il faudrait que Jun Maeda commence à se remettre un peu en question sur ses thématiques et ses habitudes, il serait fort dommage qu'un type aussi talentueux tombe dans l'auto caricature à la manière d'un Tim Burton.
Le final quant à lui est un peu trop vite expédié (malgré un très bon dernier épisode)


Néanmoins, même si il ne provoque pas des torrents de larmes comme Clannad et Angel Beats (alors qu'il est légèrement plus violent) et qu'il ne possède pas l'effet WAOUH provoqué par le final ahurissant du dernier, Charlotte fait bel et bien partie des valeurs sûres de ce que l'été nous a fournis.


Gloire à Jun Maeda !

BenjaminPicard
7
Écrit par

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Créée

le 27 sept. 2015

Critique lue 4.5K fois

1 j'aime

Mister Paradoxe

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1

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