Cinq Jours
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Cinq Jours

Série BBC One (2007)

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Une série qui vous accroche… sans jamais crier


Il y a des séries qui nous happent par leur rythme effréné, leurs rebondissements à la chaîne ou leurs cliffhangers bien huilés. Cinq Jours, mini-série britannique diffusée en 2007 sur BBC One, choisit tout l’inverse — et c’est précisément ce qui la rend fascinante. En cinq épisodes, elle raconte une disparition... en ne montrant que cinq journées. Le reste ? À nous de le deviner, de le ressentir, de le vivre.


Et c’est ce qui m’a marqué, assez pour lui attribuer une note personnelle de 8/10.


L’idée est simple mais puissante : ne suivre l’enquête que sur cinq jours bien précis, parfois éloignés les uns des autres. Ce découpage donne un rythme unique à la série, presque organique. Pas de narration linéaire, pas de fil rouge classique : on est projeté dans le cœur des moments charnières. Le spectateur doit combler les vides, tisser les liens entre les scènes — et ça fonctionne étonnamment bien.


Là où la série frappe fort, c’est dans le réalisme de ses personnages. Pas de héros lisses ou de policiers tout-puissants : ici, tout le monde doute, fatigue, vacille. Les parents de la disparue, notamment, livrent des performances d’une justesse bouleversante. Ils sont humains, profondément. Trop humains, parfois. Et c’est ce qui rend leur douleur si tangible.


Même les enquêteurs évitent les archétypes. Ils ont leurs moments de fragilité, d’errance, de tension. Ils ne résolvent rien par magie. Ils avancent, à tâtons, comme dans la vraie vie.


Oui, la série est lente. C’est un fait. Mais ici, c’est une lenteur habitée. Elle traduit l’attente, l’impuissance, la confusion. On ne s’ennuie pas : on ressent. Chaque silence pèse, chaque regard compte. Ce n’est pas du binge-watching nerveux — c’est une immersion profonde, presque physique.


Cela dit, je reconnais que certains épisodes du milieu peuvent perdre un peu de leur intensité. On sent parfois la série hésiter entre le thriller et la chronique sociale. Mais même dans ces flottements, l’émotion reste présente.


Pas d’effets tape-à-l’œil ici. La mise en scène est discrète, presque invisible. Mais c’est justement ce qui renforce le réalisme du propos. Les plans sont longs, les dialogues souvent interrompus ou maladroits — comme dans la vraie vie. Tout est pensé pour nous rapprocher de cette histoire, pour qu’on y croit, pour qu’on la ressente plus qu’on ne la comprenne.


Cinq Jours n’est pas une série qui vous en met plein la vue. Elle vous prend par les tripes, doucement. Elle parle de perte, d’espoir, de silence, avec une justesse rare. Elle demande de la patience, oui — mais elle récompense cette patience avec quelque chose de plus profond que le simple divertissement : une vraie émotion.


Si vous aimez les séries humaines, nuancées, qui prennent leur temps pour raconter une histoire vraie, forte et intimement bouleversante : ne passez pas à côté.

CriticMaster
8
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le 5 juin 2025

Critique lue 62 fois

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