Suite direct de Code Geass, Code Geass Lelouch of the Rebellion R2 est une série qui pose ses bollocks sur la table en assumant l'héritage de son ainé et en y ajoutant des éléments plus sombres, présents à la fin de la série. Une recette quasiment sans faute pour une des séries les plus marquantes du Pays du Soleil Levant.
A la fin de Code Geass, Lelouch lançait, avec l'ordre des chevaliers noirs une attaque sur Tokyo, la Black Rebellion, dont le but avoué était de créer un état et de pouvoir ensuite vaincre Britannia et surtout, tuer l'empereur, père de Lelouch qui les a abandonné, lui et sa soeur, après le meurtre de sa mère qu'il n'avait pas protégé. Cependant, alors qu'il avait toutes les cartes en main, Lelouch perdait suite à l'enlèvement de sa petite soeur, Nunnally. Il cherchait à la retrouver mais était arrêté en chemin par Suzaku, son ami d'enfance, découvrant avec rage que son ennemi juré, Zéro, était enfaite Lelouch, Karen assistant à la scène sans rien oser faire.
Code Geass R2 commence un an après. Charles vi Britannia, l'empereur de Britannia a usé de son propre geass sur son fils, manipulant ces souvenirs. Lelouch a oublié qu'il était un prince britannien et qu'il était Zéro. Il n'a plus de sœur, mais un frère Rollo, espion de Britannia chargé de le surveiller doté d'un geass capable "plus ou moins" d'arrêter le temps. L'ordre des Chevaliers Noirs est en échec, certains se sont enfuis en Inde, mais beaucoup ont été arrêté, et au bout d'un an vont être exécuté. Mais CC a d'autres plans pour Lelouch, avec l'aide de Karen et des dix derniers chevaliers noirs en vie, elle le retrouve, lui rend la mémoire et du coup, restaure son Geass.
Cette résurrection de l'épisode 1, ultra bad-ass, ramène donc Zero, l'homme qui détruit les mondes et les recréer, celui là même qui accomplit des miracles.

Avant de poursuivre sur le scénario, je tiens à rassurer au niveau technique on reste sur du très haut. Le graphisme, auquel participe Clamp pour les personnages, est toujours aussi beau. On a vraiment affaire à un beau manga pour cela. Les conceptions des personnages sont aussi respectées ainsi que la narration, toujours très fluide et bien construite. Le scénario est très bon, mais malheureusement, le changement de niveau peut amener des difficultés dans les phases de transitions, comme j'expliquerais plus bas. Seul léger bémol : la musique. On a toujours des morceaux de la première série, mais ils sont moins présents. La musique gagne donc en sonorité moderne et perd un peu le charme classique représentant bien l'empire Britannien et le jeu de stratégie qu'est la guerre. Je vous rassure, on retrouve encore ces grands thèmes mais un peu moins.

Au niveau du scénario, les premiers épisodes s'assument comme étant plus ou moins plagiés sur la première série. Difficile de ne pas voir dans les deux premiers épisodes la copie conforme des 2 premiers de sa grande soeur. Tout y est : partie d'échec, militaires qui cherchent CC, attaque terroriste, CC qui se sacrifie, Lelouch qui obtient le Geass, Lelouch qui ordonne a tous les militaires de mourir, le combat stratégique d'où Lelouch fait surgir un miracle, un Knightmare sorti de nul part qui met fin à la stratégie de Lelouch ... Bref, du pur copié/collé ! Autant le dire, on démarre mal la série avec ça ! L'épisode 3 (c'est le dernier dont je parle à l'unité) n'aide pas non plus, car il présente la fête du campus, ce qui rappelle beaucoup l'épisode 22 de l'autre série. C'est à dire le dernier épisode "soft". Pourtant, ce retour à l'académie a un intérêt. Il nous montre combien les choses ont changés.
En effet, Code Geass R2 assume le ton plus sérieux qu'avait mis en place la fin de la saison précédente. Finies les batailles où personnes ne mourraient. Maintenant, les héros ne se retrouvent plus en amis à la fin. Suzaku déteste Lelouch qu'il devine être redevenu Zero, même sans preuve. Il est devenu bien plus violent et hargneux aussi. Son but étant de sauver le Japon mais de l'intérieur. Kallen ne peut pas revenir à l'Académie étant officiellement connue comme criminelle. Rollo est un agent secret, donc c'est pas vraiment la même ambiance qu'avec Nunnally.

Ce ton plus adulte se retrouve évidemment dans deux autres éléments : les enjeux et les ennemis. Pour ces-derniers, Lelouch a directement à faire à des visages connus : son grand frère, l'empereur, l'ordre du C, des pays étranges, le tout dans un ordre plus ou moins définis et assez dur à gérer. Ce sont des combats difficiles, ne le cachons pas. Les buts sont très différents. Scheinzel, son grand frère, apparaît dès le début comme un manipulateur que tout le monde aime (sauf le spectateur qui est invité à s'en méfier). Pourtant, il n'est pas vraiment mauvais, il est juste prêt à tout pour une paix mondial. Il apparaît clairement comme sans mauvais fond. Même le plan de Charles ne semble pas être mauvais, son but étant simplement de faire revivre le plan de complémentarité d'Evangelion (petite blague :D).
Non le gros changement ce sont les enjeux. Si Code Geass abordé la politique internationale depuis le Japon, R2 prend le monde entier comme terrain de jeu. De manière assez logique et dès le premier épisode, nous voyons entré en jeu la Chine. La République Chinoise sera un des grands enjeux de la série, de par sa superficie, cela a de nombreuses implications. Nous verrons aussi un peu le Cambodge ou l'équivalent des Etats-Unis (la terre mère de Britannia dans Code Geass).
Ce changement de stade peut être légèrement choquant au début, surtout que les batailles changent également. Désormais ce ne sont plus dix unités contre dix autres, mais des centaines voir des milliers. De plus, les Knightmares ont l'air légèrement trop importantes. Un seul modèle de haut niveau peut faire changer le cour de la bataille. Cependant, cette monté en puissance est tout à fait logique. Bien qu'on puisse s'y perdre ou trouver que le scénario est sur trop de front, c'est une évolution nécessaire. L'importance de Zero ne se limite pas au Japon, mais à toutes les nations qui peuvent espérer vaincre Britannia.

Pour les personnages, on retrouve les mêmes que dans la saison 1 plus quelques autres personnages. Les personnages secondaires sont, comme toujours, mis à l'honneur, avec un haut degré de complexité. Si Nina m'exaspère toujours autant, je dois reconnaître qu'elle est vraiment intéressante, m'étant en avant toute la difficulté à être scientifique. Les complexes moraux sont présents. Shirley est toujours aussi intéressante, cette ado amoureuse de Lelouch. Karen et CC entretiennent chacune des relations encore plus fortes avec un Lelouch qui, pour sa part, a gagné en noirceur. Devenant de plus en plus mauvais et manipulateur, il évolue également au cours de cette saison.
Il n'est pas le seul à ce niveau. En effet, Suzaku avance tout autant, si ce n'est plus. Il est le personnage avec le plus de changement, c'est évident. Rollo est intéressant bien que pas assez traité à mon sens. Ogi est finalement assez juste pour sa part, très bien traité je trouve. On appreciera également Villetta. Charles vi Britannia a le droit à un traitement tellement bon qu'on hésite à le considérer comme vraiment mauvais. Schneizel est dans un cas un peu similaire, même si l'épisode 24 nous invite à changer notre jugement sur lui.
Nous voyons également un nouveau concept : les chevaliers de la table ronde. 12 seigneurs répondant aux ordres de l'empereur, des Lords de premier rang. Parmi eux, on retrouve Suzaku, à la septième place. Ce concept, intéressant, permet de voir pas mal de personnages fun comme Bismark (N°1) ou Gino (N°3). J'ai trouvé le personnage de Anya (N°6) peu intéressant, quant à Lucianno le vampire (N°10), sa simplification est pardonnée parce qu'il faut un "méchant". Dommage cependant de ne pas avoir pu profiter d'avantage des knights numéros 4 et 12 qu'on ne voit que rapidement. On restera sur notre faim pour 4 des chevaliers ... Il faut faire avec.
Globalement les nombreux concepts de cette nouvelle saison sont très sympas, notamment toutes les instances politiques. Je ne peux en déclarer trop, sous peine de spoiler, mais la complexité est vraiment agréable dans cette série.

Code Geass R2 est donc le digne héritier de la première série. Suivant la logique de la série, R2 gagne en plus beaucoup de complexité politique et une noirceur qui était présente à la fin de série précédente. R2 a également des évolutions diverses, l'épisode 19 étant une surprise scénaristique particulièrement intéressante. De plus, l'épisode 25 offre un final aussi époustouflant et magnifique qu'étonnant. Indubitablement, nous sommes face à un très grand animé !
mavhoc
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le 19 avr. 2014

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