Un rituel immuable, sans lequel le téléspectateur serait déçu, fait de cette série ma préférée.
Voici les principaux éléments du rituel (et du déroulement de l'action qui est l'un des éléments prépondérants du rituel) :
- La préparation de l'assassinat (c'est rarement un simple meurtre) est détaillée, le téléspectateur ne comprenant pas les multiples manipulations du futur tueur. On sait seulement que ces manœuvres ont pour objet de maquiller le crime en suicide ou d'égarer les soupçons de la police. Question : à l'instar de Minority report et de son trio flottant capable de déceler n'importe quel crime, comment quiconque peut, dans la ville de Los Angeles, envisager de commettre un meurtre, ne pouvant ignorer que c'est le Lieutenant Columbo qui se chargera de l'affaire et la résoudra.
- Souvent, Columbo est réquisitionné en pleine nuit et arrive sur les lieux du crime, la chevelure coiffée avec un explosif, le dos voûté et demandant à l'un de ses collègues un café.
- Si il arrive de jour, son antique 403 et sa tenue vestimentaire qui l'apparente à un clochard font que le policier qui est en poste pour prévenir les entrées intempestives interdit l'accès à notre lieutenant. Columbo, nullement offusqué, montre sa carte professionnelle et pendant que le policier se confond en excuses, il en profite pour lui demander un café ou lui poser une question.
- Très vite, Columbo est confronté au tueur. Sa technique est de lui poser des questions, de pure routine dit-il, pour pouvoir terminer la rédaction de son rapport. Il se sert pour cela d'un carnet qu'il ne trouve jamais du premier coup et sur lequel il a noté des détails qui le "turlupinent" au point qu'il n'en a pas dormi de la nuit.
- Au départ, le suspect prend l'inspecteur pour un imbécile. Il répond volontiers à ses questions et à chaque fois, Columbo acquiesce. Par ailleurs, si le criminel est un personnage connu, le lieutenant se répand en éloges même si ce n'est jamais lui mais toujours sa femme qui a vu les films ou acheté les albums de l'artiste suspect.
- Au moment de quitter son interlocuteur, juste avant de refermer la porte, Columbo fait demi-tour, lève un bras très haut et indique qu'il a oublié une dernière question qui lui est venue la veille au soir suite à une conversation avec sa femme (que par ailleurs on ne voit jamais).
- Peu à peu le suspect s'agace de la ténacité du policier et en vient même parfois à lui demander de ne plus l'importuner. Il arrive souvent que le meurtrier menace Columbo d'en référer à sa hiérarchie pour le réprimander, ignorant que cette dernière a entière confiance en son meilleur élément.
- L'étau se resserre autour de l'assassin : sa mise en scène du début est mise en pièces par Columbo qui use parfois, lorsqu'il ne dispose de preuves tangibles, de stratagèmes psychologiques ou d'une mise en scène pour confondre le coupable.
- Il n'est pas rare que ce dernier félicite Columbo pour ses facultés de déductions.
- Enfin, il y a le chien, un basset artésien, dont le quotient intellectuel semble proche de celui d'une moule. Bien sympathique, il n'apparaît que dans quelques épisodes.
Et voilà comment on crée une série culte.