Deadman Wonderland est un anime japonais en 12 épisodes sortis pour la première fois au Japon en 2011. Un jeune étudiant du nom de Ganta Igarashi voit sa classe violemment décimée par un mystérieux Homme en rouge mais est laissé en vie par celui-ci, qui lui incruste un cristaux rouge dans le corps plutôt que de l'éliminer. Ganta est alors jugé et condamné pour les meurtres de ses camarades de classe, car il ne peut que nier sans donner d'explication "réaliste" le massacre. La peine est sans surprise, la prison à vie dans le parc d'attraction Deadman Wonderland.
Cet anime bourré d'action et de violence nous offre des litres d'hémoglobine pour notre plus grand bonheur sans interruption ! C'est sanglant, très axé sur la douleur, et les scènes de jeux macabres organisés par la prison - jeux qui donnent lieu à la mort de la plupart des participants - sont tordus et absurdes à souhait. On apprécie tout particulièrement les combats de sang qui montrent des pouvoirs particuliers à chacun des prisonniers capables d'en user, et nous font longtemps douter de la puissance du jeune héros. Visuellement, c'est donc une sacrée claque, riche en détails, aux couleurs impeccables et aux décors de science-fiction parfaits.
L'histoire a ses airs de Battle Royale mais sait savamment s'en éloigner pour laisser place à d'autres intrigues tels que l'évasion à l'aide de résistants - dont le charmant leader vaut son pesant d'or pour son intrigue personnelle -, les combats de sang, les jeux, ainsi que l'histoire de Shiro et de Ganta enfants. Beaucoup d'action, du sang, donc, mais aussi du drame et l'amusement ! Shiro est parfois plus que comique malgré elle, et la fin laisse aussi peu de personnages en vie que de spectateurs peu convaincus. La fin mériterait d'ailleurs des lignes entières tant elle apporte de révélations, d'action et douleur en général. On est amenés à compatir, mais aussi à parler d'honneur et de protection dans une éthique presque chevaleresque dont le réel intérêt est soulevé par certains personnages sceptiques. Protéger, survivre, réussir, des actions difficiles à réaliser mais pourtant essentielles.
En plus d'aborder le thème de la violence et de la réflexion politique, on peut noter avec plaisir l'importance de l'amitié presque familiale et très éloignée d'un amour niais et dégoulinant visible dans les mauvais manga. Les personnages sont d'ailleurs plutôt attachants, et aptes à traiter de ces sujets-ci. Ganta est certes assez peu dégourdi, mais il sait nous surprendre, se montrer courageux et intelligent, à l'inverse de ce type de héros classique du shônen qui ont tendance à être un peu mous. Evidemment, Shiro, jeune fille étrange qui l'accompagne dans la prison alors qu'elle n'est même pas condamnée à y rester, est la plus intéressante. Sa personnalité double, sa résistance incroyable et son attachement enfantin pour le héros la rendent vraiment sympathique, malgré les horreurs dont elle est capable… On note avec amusement l'ironie de son nom et les références bibliques disséminées ça et là. Vers la fin de la série, d'autres personnages aux noms d'oiseaux apporteront une dose de charisme supplémentaire, tels que Huming Bird ou the Crow.
Un excellent shônen qui s'inspire de grandes références et peut donner lieu à bien des interprétations tout en restant court, très prenant, gore et actif… Courrez voir Deadman Wonderland !