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Lorsqu'on lit le titre, on pense à une histoire d'espions qui se font la guerre, des explosions, des moments mémorables et scènes poignantes. Mais non, Deep state n'a de profondeur que l'emmerdement du public qui croît à chaque épisode.



Episode 1: platitude et ennui



L'introduction est insignifiante et incompréhensible. On suit deux vies complètement différentes dans deux lieux que tout oppose.


Le but est certes de monter la corrélation entre les deux mais, honnêtement, je trouve malhabile de n'avoir aucun fil directeur avant le générique. Ca fait tronqué, comme deux parties de deux films cousues ensemble.


Alors du coup, au lieu de provoquer l'envie du spectateur, cela le plonge certainement dans le doute et la méfiance quant à la qualité de la série qu'ils regardent.


Le générique est assez simple, d'un style minimaliste, avec des images claires des thèmes abordés. Sur ce point, c'est assez efficace même si la musique est à la fois ennuyeuse, triste et en partie inappropriée (les paroles qui foutent tout en l'air).


L'intrigue est plutôt plate, sans aucune finesse ni dynamisme. J'espère que ça sera mieux par la suite parce que je me fais déjà chier.


Et puis il est étrange, étant donné les évènements qui se produisent, que le héros en question - plus anti-héros vu la tronche de dépressif qu'il tire - puisse faire gober à sa femme qu'il "est banquier". A moins qu'elle soit conne bien entendu, ce qui n'est pas à exclure (dommage que ce ne soit pas une blonde, on aurait eu un doute en moins).


Or donc, ce cher espion avec sa couverture en papier mâché est envoyé dans le trou du cul du Moyen-Orient pour à la fois une affaire trouble et aussi par "vengeance" - motivé comme il est, il est sûrement sous tranquillisant.


Les acteurs ont vraiment l'air de se faire chier, sérieusement. Amorphes, inexpressifs. Leur rôle n'a pas l'air de les enchanter loin de là. Ils arrivent cependant à communiquer leur ennui au public - effet probablement involontaire.


Les scènes tournées sont du même genre. Très professionnelles bien que lisses, détachées, pas assez longues et coupées. Certaines sont maladroites au possible - comme au début avec la dispute avant l'envoi en mission ou bien l'enlèvement mal branlé d'un type louche en pleine rue - et mettent en péril la crédibilité de la série.


Nan franchement, un agent secret qui s'y prend comme un manche pour un kidnapping? Qui se fond dans la masse tel un éléphant dans un bureau? Comment a-t-il pu faire carrière alors qu'on pourrait le repérer à 100 mètres?!! Agent Ducon, ouais!


Je n'ai pas trop suivi l'histoire, n'étant pas spécialement attiré par le scénario trop ennuyeux. Je doute fort que la suite soit réellement meilleure mais sait-on jamais, je vais terminer la première saison pour le vérifier.



Episode 2: dialogues "Leader price"



Toujours aucune progression dans tous les sens du terme.


Les acteurs jouent toujours aussi mal leur rôle. J'ai pas mal ri du mauvais cri étouffé de la femme de l'espion, on dirait qu'on lui arrachait une dent.


Les dialogues n'ont pas changé d'un pouce. J'aurais aimé y trouver de la matière, à savoir des échanges intéressants couplés à des situations inédites (ou tout du moins du même ordre que suggéré par la nature de la série), mais non.


Niveau événements justement, il était prévisible qu'on ait un retour de bâton étant donné l'insistance du récit sur "la vie de famille" de notre héros. Cette mauvaise trame secondaire rend le tout, depuis le début de DS, encore plus ennuyeux et pathétique.


D'autant que le personnage du "frère" est encore moins crédible - répliques en carton, mauvais jeu d'acteur - que celui de l'épouse réprimant sa rage. Cela ne l'arrange pas trop avec ses "passages-éclair" devant la caméra. Bref, trop superficiel et ma foi inutile.


Ce que je reproche surtout à cette série (à part le scénario sur lequel je ne compte plus), c'est cette froideur à tous les étages. Les perso sont si détachés, lointains, simplistes qu'on a pas une seconde envie de s'attacher à eux, de compatir à leur situation/souffrance. On est bien loin des premières saisons de Homeland.


Je ne trouve pas très plausible que, dans un Etat aussi bien religieux que policier, des "petits blancs" armés jusqu'aux dents puissent mener une guérilla sans que le pouvoir, qui a l'air de s'en moquer, n'intervienne...ou juste à la dernière minute.


Et puis on les libère comme ça, juste parce qu'un mec à fait pression sur un autochtone, alors qu'ils devraient être lourdement enfermés, surveillés et interrogés. Même du côté européen, les agents chargés de missions ont l'air dénués de talents. Aucune furtivité, intelligence quant au comportement de leur cible. On fonce et on verra...


Ici encore, après une heure de vidéo, le manque cruel de sentiments des acteurs est un véritable problème. Tellement que c'en est à pleurer - j'ai l'impression d'entendre ces partitions sur youtube, jouées par un logiciel qui crée des mélodies au rendu mécanique et rigide.


Tout compte fait, je m'arrêterai au troisième épisode...



Episode 3: sortez-moi de ce cauchemar !



Mauvaise idée...


Le scénario devient plus nerveux mais commet toutefois des erreurs absurdes.


Difficile de croire que les frères et sœurs, si prévisibles pour une agence de renseignements qui souhaite leur mort, deviennent subitement des as pour s'enfuir - ceci dit, le tueur à gages n'est pas très malin.


D'ailleurs, il est dommage qu'on s'arrête à ce stéréotype. Une telle entité n'a pas forcément besoin de tuer pour arriver à ses fins, ils auraient pu simplement leur parler. Croire qu'on est dans un film de James Bond, c'est navrant.


Cette rivalité frère/sœur, exacerbée par la situation actuelle, ne fait que renforcer l'improbabilité de leur existence dans le récit, de leur rôle de remplissage. De même pour les "mini-épisodes" de leur vie (ex: la drague de la pharmacienne - forcément basanée pour ne pas qu'on crie au racisme qu'il n'y a que des blancs).


Bon, y a-t-il eu des développements intéressants au cours de cette heure? Non, les protagonistes sont désespérants d'un côté comme de l'autre.


Le complot au "sommet" est tellement impénétrable que je n'y comprends rien. Garder un peu de suspense ok, tout occulter non. Tout le monde se tire dessus sans rien capter, au moins je ne suis pas le seul.


La fin est aussi passionnante que le reste. Comme dit le général O'Neill dans Stargate Continuum : "Jamais, dans toute l'histoire de l'emmerdement, personne ne s'est emmerdé plus que moi en cet instant".


... allez, série suivante!!!

nicaram
1
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le 31 oct. 2019

Critique lue 1.9K fois

nicaram

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