La série (ou minisérie - environ 5 heures) recouvre les deux premiers romans de la saga "Des grives aux loups" et 'Les palombes ne passeront plus" de Claude Michelet dont j'ai récemment commenté le premier tome. Bon, on ne va pas se mentir, la série n'a malheureusement absolument pas la consistance et la puissance d'évocation des deux romans.
Les romans datent de 1979 et 1980, la série est sortie à la télé en 1984 donc assez rapidement après les romans.
L'histoire, bien sûr, est la même (ouf !) mais le réalisateur s'est ingénié à gommer ou oublier divers personnages clés du roman pour ne se concentrer que sur l'histoire de la famille en Corrèze et n'en garder que l'aspect purement terroir.
Or les romans sont beaucoup plus riches et dépassent l'aspect terroir en faisant vivre les enfants partis au loin et en leur donnant une importance aussi importante que ceux restés en Corrèze.
C'est bien évident qu'un scénariste ou un réalisateur a des choix à faire car tout ce qui est écrit ne peut pas entrer. La portée du roman et son émotion en sera toujours un peu atténuée.
Un exemple, on sait que le patriarche Jean-Edouard fait fuir ses enfants par son intransigeance et ses réprimandes. Les galères des enfants partis vivre leur vie sont simplifiées alors qu'elles sont très riches d'enseignement mais aussi d'émotion dans les romans.
On pourrait ainsi multiplier les exemples comme l'arrivée du réfugié Serbe dans 'l'entre-deux-guerres " ; c'est un beau passage dans le livre qui ne se traduit que par l'embauche d'un ouvrier (serbe, certes) dans la série.
Et en parallèle, il y a l'exemple inverse : le nombre d'évènements repris est tellement important que certaines scènes sont un peu elliptiques. Je ne sais pas comment quelqu'un qui n'a pas lu les deux romans arrive à s'y retrouver car les scènes se succèdent assez abruptement séparées par un fondu-enchainé à partir d'une photo sépia.
Côté casting, l'ancêtre Edouard qui est en fin de vie est le seul de la série à avoir un accent rocailleux et patoisant assez typique du sud-ouest ou comme on dit là-bas du "midi-moins-le quart". L'acteur qui jouele rôle de l'ancêtre, c'est Pierre Nougaro (le père de Claude ...) qui a été chanteur lyrique. Pour la présente, il avait dû retrouver son accent toulousain...
Son fils, Jean-Edouard est interprété par Maurice Barrier dans le rôle du père puis du patriarche intransigeant. C'est plutôt réussi comme personnage obtus et rancunier.
Les autres personnages sont issus du théâtre et jouent parfaitement leur rôle.
Au final, on est toujours un peu déçu de ne pas retrouver - tout - ce qu'on a aimé dans le ou les romans. Si on fait abstraction de ceci, il faut bien avouer que la série se regarde quand même avec plaisir et émotion.