Une série qui a besoin de nous répéter 50 fois qu'un personnage est exceptionnel pour s'assurer qu'on l'intègre, faute de parvenir à le montrer, a déjà un gros problème. Et quand cette méditation technologico-métaphysique sur le libre-arbitre se concentre en fait sur le chef de la sécurité tordu des Devs plutôt que sur... tout ce qui peut nous intéresser sur un sujet pareil, on mesure à quel point Garland passe à côté de tout ce qui pouvait faire la grandeur de sa série, peut-être parce qu'il sait exactement où il veut en venir (le bel épisode 8) et a besoin de combler et de combler encore pour remplir le reste. À se demander s'il n'a pas fait le choix de la série pour conjurer le peu de succès d'Annihilation en se refaisant une réputation dans un autre medium réputé plus populaire, dans une faute d'appréciation évidente tant Devs aurait gagné à la synthèse cinématographique, y compris pour diminuer ses prétentions à nous livrer de grandes et profondes pensées au fond assez banales et qui seraient mieux passées dans un long-métrage au terme duquel on aurait moins eu le réflexe de se dire « 8 heures pour ça ! »