Prenant et agaçant à la fois !

Série en 25 épisodes, le 26e est un hors-d'oeuvre what the fuck !

Cette série est très particulière. C'est un animé de 2007 héritant de la dynamique aujourd'hui rétro des animés de méchas des années 90. Pour quelqu'un qui cherche des séries d'action au scénario qui fait plus mature avec des dialogues plus finement écrits, ça fait donc le café. Malheureusement, cela souffre de pas mal d'incohérences et facilités scénaristiques qui gâchent le tout.

Au plan esthétique, la scène d'envol du début de premier épisode est prometteuse et magnifique avec cette piste de lancement tout en courbes de montagnes russes pour bien propulser la navette dans l'espace. C'est spectaculaire et immersif. Et cette scène vaut d'autant plus le coup qu'elle fait allusion à la célèbre explosion de la navette américaine au décollage en 1986, navette qui emmenait notamment une simple enseignante pour un voyage dans l'espace. Ce décolalge avait été diffusé à la télé et la navette avait explosé après quelques secondes dans le ciel sous les yeux de la foule venue assister à l'événement.

Mais ici, c'est le prétexte à une histoire dans le futur. Une sorte de planète Thanatos qui est en réalité un organisme vivant producteur de dragons surpuissants a percuté Pluton et menace la Terre par sa progression. Ce qu'on cache à la population, c'est sa nature d'être vivant et le fait que des dragons ont déjà été envoyés sur la Terre, et l'accident du premier épisode résulte d'une collision accidentelle entre un dragon et une navette.

Le problème de la série, c'est qu'elle va maximalement abuser au cours des différents épisodes de l'information sur le passé distillée au compte-gouttes en ménageant un épais suspense à plusieurs étages, suspense qui n'empêche pas les actions suivies d'être assez lisses.

La complexité progressive de l'intrigue avec ces révélations à foison ça m'a plus ennuyé, déplu que porté à l'admiration d'une intrigue compliquée dont nous apprécierions un aspect labyrinthique avant d'avoir droit à l'explication. Je trouve que ça ne marche pas bien malgré tout. En plus, l'action que nous suivons est assez erratique. Responsable de la destruction de la navette du premier épisode, une dragonne qui prend l'apparence humaine d'une fille protège le seul survivant de l'accident, et en fait elle l'a sauvé aussi sec. Elle ne lui dit pas tout de suite sa responsabilité dans le massacre de toutes sa famille père mère et soeur, mais alors qu'il s'agit du personnage féminin principal on traverse toute une série où on a finalement assez tôt l'explication du mode de résonance entre certains dragons et humains, expliquant que les dragons prennent pour maîtress des humains, mais cette explication n'est pas clair dans le cas des dragons originles opposés aux dragons nés sur la Terre, on ne comprend pas pourquoi il y a eu une résonance lors de l'accident. oui on soupçonne que l'auteur veut faire thèse avec la libre volonté d'aimer, mais c'est un peu facile et surtout un peu court. On se demande aussi pourquoi les dragons sont dotés d'un pouvoir de résonance qui les rend dociles aux peuples qu'ils rencontrent. Ce n'est pas un pouvoir très avantageux ni très pratique. Et l'ensemble de la série souffre de ce manque de logique profonde des motivations des dragons humains ou nés sur Terre. On a aussi droit à la création d'un antagoniste qui ne sert à rien au scénario, qui n'est là que comme un piment pour compliquer la vie des héros. Le héros principal avait un rival qui était son ami. Or, ce rival a un dragon qui lui est promis, sauf que ce dragon ne lui obéit pas et préfère suivre son grand rival, ou du moins c'est comme ça qu'il le comprend. Loin d'admettre le fait accompli, le personnage pète un plomb jusqu'à vouloir tuer son ancien ami. Il traite évidemment en dépit de sa conscience le dragon Gio qui lui était destiné comme une chose qu'on possède et quand il a un autre dragon il ne se dit pas qu'il a ce qu'il voulait finalement, il fait un caprice sur le dragon Gio et part en jalousie meurtrière contre le héros de la série. C'est gratuit de chez gratuit. La série s'inspire aussi à quelques reprises d'Evangelion comme c'est évident dans le cas du personnage de jeune fille allemande au caractère difficile qui fait partie de l'élite des dragonautes.

Les dialogues sur la cohabitation des dragons et des humains, sur la différence entre fatalité et destin, sur le fait qu'un dragon aime son maître ou lui obéisse par l'effet de la résonance sont très bien écrits, tapent parfois juste, donnent de la profondeur à l'histoire. Malheureusement, on sent quand même les incohérences et facilités scénaristiques à l'arrière-plan qui empêchent de pleinement savourer tout cela.

On a aussi des scènes bizarrement rallongées. Il y a bien parmi ces rallonges des scènes qui sont justifiées après coup et on sent venir l'explication. Par exemple, l'éhroïne fait exprès de se laisserr arrêter pour ensuire s'enfuir à nouveau après avoir tenté d'accomplir sa mission.

Mais en réalité on suit quand même une valse d'actions où les personnages sont contradictoires, je fuis je me laisse prendre je m'enfuis à nouveau, ça ne ressemble pas tellement à une exécution de mission sur l'ensemble. D'ailleurs, la mission est oubliée à un moment donnée pour passer à d'autres périls, sauf que nos héros ont une accalmie d'un an à un moment donné et qu'ils ne font que se la couler douce.

C'est vraiment dommage de sentir à ce point l'artificialité du scénario, car il y a un cadre épique avec un certain souffle, il y a une vraie saga articulée avec des moments d'émotion et des sentiments d'injustice qu'on fait ressentir aux spectateurs.

Il manque malheureusement un travail artistique sur la vraisemblance des comportements des personnages. Il aurait fallu travailler pour amener de manière vraisemblable la jalousie meurtrière du rival. Il aurait fallu travailler sur l'altération de la psychologie des dragons en fonction du maître qu'ils se donnent, c'est du trop adapté par facilité scénaristique dans le cas d'Asim et de son dragon par exemple. Il aurait fallu un travail sur les humains qui dirigent les manoeuvres militaires, parce que finalement leur façon de fonctionner et de réagir elle est pas naturelle du tout. Moi, je les vois faire, je me dis "Mais ils ne réfléchissent à rien."

J'ai aussi un sentiment de gêne dans les scènes d'actions. Les combats ne sont pas lisibles. C'est très confus et surtout les résolutions sont rapides et ne ressemblent à rien. On a l'impression que le héros gagne parce que c'est normal, on a accordé un peu de tension trente secondes ou deux minutes et maintenant le héros gagne. Il n'y a tellement pas de raison à leur réussite qu'on se dit qu'il y a un bug dans l'animation, qu'il manque un passage. Du coup, je regarde les combats avec indifférence, c'est l'histoire qui m'intéresse.

Enfin, outre que la CGI est assez mal exploitée, on a très souvent des dessins de personnages à vomir. Les poitrines de certaines femmes sont immondes, mais aussi on a des corps gonflés bizarres avec des jambes effilochées, surtout l'héroïne principale. Faut dire que ces dessins-là vous sortent du truc.

Mais bon ça reste un bon divertissement à l'ancienne. Un truc pas con malgré ses incohérences.