Marvel au pays des amerindiens

Première série du nouveau label Marvel Spotlight, Echo se voulait être un projet plus autonome, centré sur des personnages secondaires du MCU, sans lien direct avec la grande trame Marvel. L’idée était séduisante : proposer des séries accessibles à un public moins familier, sans avoir vu les 30 films et 20 séries précédentes. Sur le papier ? Parfait. Dans les faits ? Beaucoup moins.

Echo suit Maya Lopez, une jeune femme sourde, muette, d’origine autochtone, experte en arts martiaux, qui retourne dans sa ville natale après les événements de la série Hawkeye, dans le but de reconstruire sa vie.

…Attends, quoi ? On ne devait pas justement pouvoir regarder cette série sans avoir vu les autres ?

Et voilà que dès le premier épisode, on nous demande de connaître Hawkeye. Marvel faillit déjà à sa promesse d’autonomie.

🌄 Une ambiance réussie et une mise en valeur de la culture amérindienne

La série fait un vrai effort pour mettre en avant la culture Choctaw à travers les cérémonies, les costumes traditionnels et la transmission intergénérationnelle. L’ambiance globale, entre ruralité et spiritualité, fonctionne bien.

Visuellement, on a envie de rouler à moto sur les routes de l’Oklahoma avec Maya, et de s’immerger dans cette communauté. Cette immersion culturelle, même si parfois survolée, reste un des points forts de la série.

🥋 Des scènes d’action solides et une tonalité plus brute

L’autre bonne surprise vient de l’action : les combats sont bien chorégraphiés, bruts, percutants.

On sent l’influence des anciennes séries Netflix comme Daredevil ou Punisher. Pas de super-pouvoirs flashy ici : ça tape fort et sec.

C’est rafraîchissant pour du Marvel, surtout sur Disney+.

🧱 Kingpin, toujours impérial (mais mal intégré)

Impossible de ne pas mentionner Vincent D’Onofrio en Wilson Fisk, toujours aussi magistral. Il incarne un Kingpin terrifiant, puissant et charismatique.

Mais là encore, problème : son rôle dans le MCU est flou. Les séries Netflix ne sont pas officiellement canon, et Daredevil: Born Again n’était pas encore sorti au moment d’Echo. Résultat : les spectateurs qui ne le connaissent pas déjà peuvent avoir du mal à saisir son importance.

😴 Une série qui s’essouffle rapidement

Malheureusement, malgré ces qualités, je me suis profondément ennuyé devant Echo.

Avec à peine 3h30 de contenu, la série n’a pas le temps de développer ses arcs, notamment celui autour de la dimension mystique de Maya.

Ses pouvoirs liés à son héritage autochtone sont présentés via des flashbacks confus et jamais vraiment approfondis.

🧍‍♀️ Maya Lopez : une héroïne difficile à suivre

Le plus gros point faible de la série reste selon moi Maya elle-même.

Présentée comme une anti-héroïne, froide, distante, mutique, elle a du mal à créer un lien émotionnel avec le spectateur. Sa surdité, bien que justement représentée, complexifie encore les interactions humaines, sans que le scénario ne compense cette barrière.

Ses motivations restent floues, son évolution pas crédible en aussi peu de temps. Le rapport au deuil, la quête d’identité ou le pardon sont effleurés mais jamais pleinement incarnés.

Certains moments de tension (comme dans les épisodes 4 et 5) retombent sans logique, et laissent une impression de déséquilibre narratif.

En conclusion, Echo est une série pleine de bonnes intentions. La représentation de la culture autochtone et la qualité des chorégraphies de combat comptent parmi ses rares réussites. Cependant, le format trop court, un protagoniste difficile à cerner et à suivre émotionnellement rendent l’expérience confuse. La tentative de Marvel apparaît maladroite, et le résultat est une série vite oubliée, loin des ambitions affichées par le label Marvel Spotlight.