10 jours en enfer.
Série anthologique, ce "Them" pourrait s'apparenter à une sorte de "Shining", transposée dans l'ambiance colorée et soignée d'un quartier résidentiel de Los Angeles dans les années 50.
Une ambiance faussement conviviale qui va basculer avec l'arrivée d'une nouvelle famille un peu "différente".
Un jeu de massacre va alors très vite se mettre en place devant nos yeux, qui va engendrer une progressive mais inéluctable plongée dans la folie pour cette nouvelle famille, les Emory.
Une série d'épouvante urbaine, où le mal peut avoir différents visages, qu'ils soient humains ou inhumains, mais ont un ennemi en commun : ceux qui ne leur ressemblent pas.
Craignant au tout début un certain manichéisme dans sa manière d'aborder l'injustice et la violence raciale (comme l'ont fait beaucoup d'autres séries américaines ces dernières années, avec plus ou moins de réussite), le récit va très vite plus loin que ça.
En plus de cette histoire de quartier bouleversé, cette première saison est aussi une histoire de démons intérieurs, qui se nourrissent du traumatisme de chaque membre de la famille Emory, les poussant dans leurs retranchements ultimes, et jouant de manière malsaine avec leur pulsions de culpabilité et de rage.
Et c'est la combinaison de ses deux aspects, social comme horrifique, qui rend cette série si prenante et déstabilisante. Et plus que simplement de l'horreur, c'est ici une sorte de terreur insidieuse (et jusqu'au-boutiste) qui s'empare de nous comme elle s'empare de nos protagonistes au fil des épisodes.
S'inspirant un peu du principe de la maison hantée, tout en élargissant son terrain de jeu, "Them" nous dévoile des monstres aux multiples visages dans un monde qui ne tourne pas rond.
Et nous pose cette question : doit-on les accepter, les fuir, ou leur faire face et les combattre, quelles qu'en soient les conséquences ?
Bref, une très belle réussite qui ne laisse pas indemne, et à découvrir bien évidemment.