En JV, l'ambiance cross-over années 50 / monde post-apo est une chose en soi, mais en série ou film, ça lasse assez vite par les clichés véhiculés ad nauséam...
Déjà on se lasse assez vite des facilités sonores : poser une vieille chanson old-school pendant une scène de baston ou autre visuel qui contraste avec le son n'apporte plus grand chose au bout de la nième fois.
Ensuite, on voit vite venir les grosses ficelles du scénar, cousu de fil blanc comme il se doit et dit avec force conviction par la Goule (qui se prend pour un décalque de Clint Eastwood, mais on le dira pas trop fort) :
"Il y a 2 catégories de personnes dans le monde : ceux qui creusent (qui vivent dans les abris) et ceux qui tiennent le gun (ceux du dessus)" : Ha ha, on l'avait pas anticipé celle-là dis-donc...
Le fantasme du western est donc inhérent à la culture US : prenez des terres vierges (ou arides, désolées, post-apo), des gens forcément méchants, des monstres aussi un peu mais ici victimes des manipulations génétiques des zumains. Et pis y'a forcément des zentils, voire des benêts. Il en faut forcément pour que le public s'y identifie. Bon, c'est pas que les show-runners prennent les spectateurs pour des c**s mais si un peu tout de même. De la candeur, ça fonctionne avec les publics cibles post-ados.
On a encore ici une vision manichéenne du monde (comme dans 80% des séries sur d'autres plateformes VOD hein), alors que l'intérêt du JV en tant que média immersif était qu'on pouvait rentrer dans différentes stratégies de jeu, qu'on avait aussi affaire à des PNJ pas forcément monolithiques... Dans Fallout le jeu, on peut se faire son petit craft tranquilou assez cool.
Mais là l'idée principale est que c'est ENCORE une série US pour les US. On ne s'adresse pas aux autres cultures/pays, c'est quelque chose propre à leur histoire. Les ricains comprennent à leur grand malheur que depuis qu'ils ont perdu leur place de "leaders du monde libres" (arf), le monde est devenu un désert... on a des Goules (anciens cow-boys, tout un symbole) qui le hante depuis des siècles et qui se souviennent misérablement du bon vieux temps du maccarthysme, où on pouvait critiquer les vilains "commies" et on croyait au rêve américain... sérieux oui, on est en 2024 : maintenant le bon cow-boy blanc a épousé une femme noire, inclusion oblige. Pathétique.
Mais sinon, le frangin Nolan a eu beaucoup de moyens, c'est bien filmé, la photo est jolie... bref, une bonne série pour passer l'heure du déjeuner avec son petit repas pendant sa journée de boulot...