Bond Origins

Quand j'ai appris qu'une série sur Fleming (Ian, pas Alexander) était en développement, il faut dire que j'étais plutôt content et impatient de voir ce que cela allait donner. Bah ouais, Fleming est quand même le mec qui a donné naissance à un des héros contemporains les plus connus du monde.
On a donc affaire à une mini-série produit par BBC America qui avait déjà fait mouche l'an dernier avec l'excellente série de SF Orphan Black.
Fleming : The Man who would be Bond comme le dit son nom complet, débute donc en Jamaique, dans la villa de Goldeneye ( et ouais c'est de la que vient le nom du film, nom qui désignait à l'origine une opération des alliés durant la seconde Guerre Mondiale) où l'on retrouve Ian Fleming qui vient de finir son premier roman contant les aventures d'un certain espion nommé James Bond, et qui le fait lire à sa femme Ann et qui le trouve "pornographique".
Mais ce n'est pas au Fleming auteur que la série va s'intéresser, mais au Fleming espion, parce que avant d'être un auteur de best seller, Mr Fleming travaillait dans les renseignements anglais.
Comme le titre de la série l'indique, la série nous présente son héros comme l'alter-ego de sa future création, en effet Fleming est arrogant, a du mal à suivre les ordres, est joueur, aime les femmes et possède une grande intelligence.
La série nous présente donc les différents oeuvres de Fleming au sein des services de renseignements, oeuvres qui grâce à l'ingéniosité de son concepteur vont jouer des rôles plus ou moins importants dans cette guerre. Fleming qui s'imagine comme son futur alter-ego, il veut aller sur le terrain, il veut avoir un rôle important dans cette guerre, mais malheureusement pour lui, il doit se contenter d'un emploi de bureau, loin des aventures dangereuses même quand il a lui-même mis au point une section spéciale.
Mais on ne s’intéresse pas uniquement au Fleming espion, mais également au Fleming amoureux, et l'autre grand angle de la série, et l'amour impossible qu'il nourrit pour Lady Ann O'Neill. Femme de haute société, dont le mari est parti à la guerre et qui possède déjà un amant.
La série reste plutôt fidèle, de ce que je sais sur l'auteur, on ne retrouve pas de trop grands écarts. Même si il faut dire que j'ai un peu eu peur quand il explique qu'il tire le nom de son héros de la fusion de deux anciens domestiques, mais "l'erreur" est réparé plus tard.
En ce qui concerne l'ambiance et l'esthétique, la série est plutôt réussi, on retrouve cette atmosphère british, et les décors ainsi que les costumes sont très soignés. La musique est elle aussi plutôt réussie, et a quelques fois des touches bondiennes.
Pour les acteurs, on retrouve dans le rôle titre Dominic Cooper que j'ai découvert ( il a un petit air de Dominic West jeune je trouve), et je l'ai trouvé plutôt bon, il incarnait à perfection le personnage arrogant de Fleming. On retrouve Lara Pulver sublime Irene Adler de Sherlock ( et qui joue aussi dans Da Vinci's Demons, même si c'est moins glorieux) dans le rôle de lady Ann O'Neill, et je trouve que l'alchimie qui se dégage entre les deux acteurs lors de leurs scènes communes est intense, palpable et fonctionne à merveille. On notera par exemple l'excellente scène durant le bombardement de Londres où sur la valse n°2 de Chostakovitch, Fleming et Ann se rencontrent. On retrouve également Annabelle Wallis vu récemment dans Peaky Blinders, toujours aussi jolie, et Anna Chancellor, dans le rôle de Monday dont la relation avec Fleming n'est pas sans rappeler celle de Bond avec Miss Moneypenny.

La série est donc très réussie, mais je dois dire que je n'aurais pas boudé quelques épisodes supplémentaires, d'une part pour aller plus en profondeur dans ce qui est de la carrière militaire de Fleming, et j'aurai aimé, même si je le savais déjà avant que ça n'allait pas être le cas, que la série traite un peu de la carrière d'auteur de Fleming.
Mais les 4 épisodes se dévorent très vite, et je conseille la série à tout le monde, même ceux qui ne sont pas spécialement fan de l'univers bondien.