Dungeon Meshi, ahhh Dungeon Meshi !

Dès le début, on voit rapidement que, comme le nom l’indique,  l’anime sera centré sur la cuisine, mais dans un donjon de fantasy. Et très rapidement, on comprend qu’il ne s’agit pas simplement d’un anime de cuisine original : ici, la nourriture sert à explorer et révéler un univers incroyablement bien pensé.

Les recettes sont inventives, et surtout elles s’intègrent de manière cohérente aux caractéristiques des monstres. On sent que l’auteur a vraiment réfléchi à chaque monstre : leur apparence, leurs comportements, leurs capacités, tout est logique et justifié dans le monde qui les entoure. L’auteur n’a pas simplement inventé des monstres à l’apparence stylée pour les moments d’action : non, ces monstres, même en étant fantastiques, avec des capacités extraordinaires, restent réalistes, et intégrés à un écosystème crédible. Et de la même manière, le monde dans lequel évoluent les personnages est dense, cohérent, et crédible. Chaque règle magique ou biologique a du sens, rien ne semble jeté au hasard ou inventé à la va-vite. Il n’y a pas d’explications farfelues, on ne survole pas seulement le monde sans le comprendre : non ici, on est vraiment aspiré complètement dans cet univers. 

Cela se reflète aussi directement dans les charadesigns des personnages : chaque race (nain, demi-homme, elfe…) possède ses particularités physiques, des comportements qui leur sont propres, ce n’est pas une simple apparence sans conséquences. 

Au-delà du principe des espèces, le design des personnages reste simple mais bien fait. Il y a une vraie attention au détail : Marcille l’elfe par exemple, change régulièrement de coiffure pendant toute la série, les personnages vivent, et cela se ressent jusque dans leur apparence.

Pour ce qui est de l’histoire, elle commence doucement, avec des épisodes relativement indépendants. Tous sont tout de même liés par un fil rouge : retrouver Falin, la sœur du héros, dévorée par un dragon. Pendant cette première moitié, le monde est posé, on apprend petit à petit à connaître les différents personnages, qui s’avèrent tous attachants, chacun à leur manière. À ce moment là déjà, l’anime était sympa, mais c’est véritablement dans la deuxième partie que Dungeon Meshi révèle toute sa richesse.

Parce que dans cette deuxième partie, les enjeux se posent vraiment, et l’anime va beaucoup plus loin que ce à quoi je m’attendais, ce n’est plus seulement une petite aventure sympathique.

La transition est fluide : les fondations posées au début permettent à l’intrigue principale de s’installer naturellement.

Les personnages, déjà bien esquissés, gagnent en profondeur. Ils sont confrontés à des décisions complexes, à des conséquences imprévues, à des dilemmes où vouloir bien faire ne suffit plus. 

Et surtout, l’anime n’a pas la prétention de donner une réponse tranchée. Different points de vue valables sont exposés par les personnages, et pour le reste, c’est au spectateur de décider ce qu’il en tire.

Marcille est ici très humaine, complexe, et d’ailleurs, elle s’en veut elle aussi. On comprend son geste, même si on redoute ses conséquences. Dans Dungeon Meshi, aucun personnage n’est parfait, mais ils font de leur mieux pour atteindre leurs objectifs et protéger ceux qui leur sont chers. 

Parallèlement, le ton reste équilibré. Dungeon Meshi ne tombe jamais dans une noirceur écrasante : les touches d’humour restent présentes, sans être lourdes, souvent basées sur les expressions faciales ou les petites interactions quotidiennes. Mais cela n’affaiblit pas du tout le ton plus sérieux de l’histoire, au contraire, cela rappelle que même dans les moments difficiles, le quotidien continue, et on peut toujours garder espoir et essayer de réparer les choses. Tout n’est pas tout noir, les héros restent liés, et continuent à avancer ensemble. 

C’est là que le personnage de Laois brille particulièrement. Dans toutes les situations,

il reste toujours optimiste, et garde espoir, sans être excessivement naïf non plus. Il reste juste convaincu que les choses peuvent s’arranger, que l’on peut toujours avancer, et je trouve que c’est aussi un beau message. 

En bref, Dungeon Meshi dépasse largement son concept original de cuisine dans un donjon. Il propose un mélange de fantasy bien construite, d’aventure, d’humour maîtrisé et de personnages vrais et complexes.