Goblin Slayer 2
5.6
Goblin Slayer 2

Anime (mangas) Tokyo MX (2023)

Ok. Reste là. Tu vas comprendre.


Donc j'avais fait une critique quand même assez élogieuse de la première saison parce que, bien que très imparfaite, elle contenait en fait des éléments franchement intéressants (traitement du trauma à travers différents persos, les chansons de Mili, etc) et d'autres craignos que j'avais tentés (naïvement!) d'excuser. Parce que je n'avais pas lu le LN (toujours pas.) ni le manga (non plus), je m'étais donc convaincue que le fanservice bien mal-avisé par moments était sans doute dû à l'adaptation, etc.


Et quelle surprise que cette seconde saison soit donc encore pire! On repassera sur les chara-design féminins qui me donnent envie de m'énucléer (mention spéciale aux elfes qui sont chiants à crever visuellement, surtout en comparaison avec les sauriens ou les nains), mais tout le côté Boys club illustré par de nombreux persos masculins (le lancier et l'épéiste qui fait très référence mal foutue à Guts qui parlent comme de gros beaufs en invitant Goblin Slayer à boire parce que visiblement la meilleure solution quand un mec est connu pour avoir un trouble obsessionnel avec les gobelins et qu'il est vu comme limite inhumain, c'est définitivement de tenter de le faire boire!) ou encore le mariage d'une parente de l'archère (sa grande sœur il me semble? J'ai fini la seconde saison quand elle s'est finie et ma mémoire n'est plus trop ce qu'elle était!) qui aurait pu être une excellente opportunité de montrer les différences culturelles entre les cultures de l'univers de GS (qui avait été plutôt bien fait à travers les différents surnoms de GS selon les persos, ou encore la nourriture, etc) sauf que non.


En fait, je sais même PAS par où commencer tellement c'est engrainé dans GS. Entre les zooms sur les seins de la Hobbit (oups), ou encore les seins qui pointent de la Grande Prêtresse et son comportement tsundere avec Goblin Slayer, alors qu'on rappelle quand même qu'elle souffre toujours de gros trauma, les filles qui font du "shopping" toutes ensemble parce que c'est bien connu, les filles sont toutes mentalement reliées à une entité du shopping qui les forcent à acheter des potits trucs mignons sous peine de mourir immédiatement d'une crise cardiaque! Et le nouveau personnage (la petite princesse) qui est une cruche qui finit de façon hyper violente, on dirait une redite mal foutue de celle du film (qu'on revoit d'ailleurs, qui a bien grandi, tant mieux pour elle!). Ou encore le prêtre lézard qui fait une remarque sur le fait de demander en mariage l'archère (ou j'ai halluciné? Dites-moi que j'ai halluciné) alors que niveau interactions on est encore à quelque chose de très platonique. Et la prêtresse qui se bataille un crush avec la gérante de la guilde par rapport à Goblin Slayer, non vraiment, on est passés d'une œuvre, certes maladroite, à une œuvre qui, ça y est, peut pas s'empêcher de se ramasser la gueule dans son sexisme engrainé (sexisme engrainé, entendez, plutôt que d'être ouvertement femme = cuisine, on va leur donner des rôles un peu stylés, mais toujours montrer leurs corps de façon sexualisé quand on pourrait tout à fait se le permettre, et faire des vannes entre hommes et des vannes entre femmes parce que c'est bien connu, une blague entre ces deux genres détruirait automatiquement l'univers).


Et vous savez quoi? Bah si vous savez pas écrire de personnages féminins même des GUERRIERES sans leur donner un côté sensible-fashionista-sexy, faites des Boy's Love. En plus, vous aurez un public auprès des fujoshi. Non, vraiment, faites des BL au lieu d'étaler votre sexisme crasse.


Sinon vous pouvez aussi vous renseigner sur tout ce qui consiste le sexisme, mais c'est un sacré terrier de lapin (rabbit-hole). Et surtout, on va immédiatement me sortir le "non mais le Japon c'est pas pareil, c'est ouvertement plus sexiste et moins LGBTQIA+ friendly que nos pays occidentaux"! Du coup c'est okay apparemment? Considérer que Japon = pas de féminisme ni cause queer parce que "non mais entre tradition et modernité isolé du monde" c'est au mieux ignorant (je vous invite à vous renseigner sur HARU NEMURI, une artiste japonaise ouvertement féministe, punk et qui a écrit une chanson en faveur de la cause palestinienne, et qui écrit régulièrement en anglais ET japonais sur son twitter pour tenir ses followers au courant de l'actualité quand elle n'est pas ouvertement anti-patriarcat comme dans "ANGRY ANGRY", les assos lgbtqia+ qui existent au Japon, les célébrités queer japonaises, bref, allez faire ne serait-ce qu'un tour sur wikipédia et vous vous rendrez compte que, spoiler, la situation est plus compliquée que ce que les pro-femboys-otaku-weeb-touche-à-mon-japon-je-touche-à-ta-petite-soeur voudront bien vous faire croire), au mieux... bah raciste en fait? Genre ça s'appelle comment quand vous excusez un comportement parce que "non mais tu comprends y sont pas comme nous"? Me semble que c'est du racisme ça, non?


Qu'on soit bien d'accord, je vous accuse certainement pas d'être un néo-nazi si c'était l'opinion que vous aviez du Japon. Sortir de sa bulle, ça demande du temps, de l'énergie, de la lecture, etc. Évidemment que les comportements seront pas identiques partout, j'ai bien conscience qu'il y a malgré tout une part culturelle qui joue. Mais partir du principe que tout le monde sans distinction en a rien à foutre de différentes causes pour les minorités, c'est carrément maladroit. Ah, et vu qu'on parlait de féminisme et d’œuvre qui secoue un peu, vous avez lu Les Douze Royaumes de Fuyumi Ono? C'est aussi une œuvre de Fantasy qui suit l'histoire de différentes femmes et leur rapport au monde/au pouvoir, tout ça entremêlé de mythologie bien différente de ce à quoi on est habitués à cause de la vague isekai depuis un (long) moment. Une œuvre féministe, éminemment politique et qui remet aussi en question l'autorité des parents et l'hypocrisie.


Qui date de 1992. Et c'est sans compter toutes les œuvres LGBTQIA+ écrites par des personnes concernées (Gengorou Tagame et Yuuki Kamatani par exemple) ou encore... les personnes qui ont intégré des personnages queer dans leurs œuvres sans forcément les diaboliser (Sailor Moon, ça fait longtemps, non?) En bref, lisez des trucs divers sinon quand vous écrirez un truc avec des persos féminins mal branlés et que vous aurez une grosse fanbase, vous échapperez pas aux fanarts gay (perso je trouve que les communautés queer des communautés de jeux/animes sont les plus sympa mais ce n'est que mon avis).

Et faudra pas venir vous en plaindre si vos seuls persos bien écrits sont les hommes.

Bansheesh
3
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le 6 févr. 2024

Critique lue 65 fois

Bansheesh

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