Dommage pour la fin...

Inspirée du film de l’histoire vraie qui a inspiré le film Esther, la série Good American Family s’éloigne de l’horreur pour plonger dans un drame humain saisissant. Au premier abord, on croit assister à une réécriture de l’histoire d’Esther, mais la série prend rapidement une autre direction. Le cœur du récit, c’est Natalia Grace. Contrairement à son “prédécesseure” Esther, elle bénéficie d’un développement bien plus riche. On la suit non seulement entre 2011 et 2012, mais aussi dans les années qui suivent, avec des retours vers son passé. Cette narration éclatée permet d’explorer en profondeur son identité et son parcours, donnant au spectateur l’impression de grandir avec elle. Au départ perçue comme une menace, Natalia devient peu à peu une figure bouleversante, une adulte enfermée dans un corps d’enfant, handicapée, rejetée, totalement déconnectée du monde réel. Le choix d’une actrice réellement porteuse d’un handicap rend son interprétation d’autant plus poignante et authentique. Chaque émotion sonne juste, et son jeu apporte une puissance rare au récit. Le reste du casting renforce cette intensité dramatique, familles d’accueil, proches, médecins… chacun contribue à ce climat oscillant entre peur, rejet et compassion.

Mais si la série captive et monte en intérêt épisode après épisode, il faut reconnaître que la conclusion déçoit. Comme si toute cette tension et cette richesse dramatique s’achevaient sur un pétard mouillé, une fin trop moyenne par rapport au parcours captivant que l’on a suivi jusque-là.

En définitive, Good American Family reste une œuvre marquante, bien plus qu’un simple dérivé d’Esther. Elle mise sur l’émotion plutôt que la peur, et interroge notre regard sur la différence, l’exclusion et la quête d’appartenance. Une série imparfaite, certes, mais qui marque durablement par la force de son héroïne.