Good omens saison 2 : toujours drôle et bien barré

Version courte pour les personnes pressées : très bonne saison de la série de fantastique humoristique. Je recommande même si la fin me déçoit pour différentes raisons.

La série Good omens est adaptée du roman du même nom de Terry Pratchett (connu entre autres pour les romans du Disque-monde) et Neil Gaiman (connu entre autres pour le comic Sandman et le roman American gods, tous deux adaptés en séries télé).

La première saison, sur Amazon Prime, couvrait tout le roman d'une façon extrêmement fidèle (merci !) et avec un cast exceptionnellement bon, comprenant David Tennant (le 10e Dr Who) et Michael Sheen (Underworld, Twilight) dans les rôles principaux.

Les principaux protagonistes sont Crowley (Rampa en français), un démon grincheux, et Aziraphale, un ange candide. Ils nouent une amitié improbable au fil de leurs rencontres étalées sur des millénaires et tentent d'empêcher la fin du monde.

La première saison était absolument excellente, retranscrivant tout le côté joyeusement fou et absurde du monde et des personnages.

La deuxième saison, uniquement écrite par Gaiman (hélas Pratchett est mort), a pour point de départ un manuscrit ébauché par les deux auteurs et non publié.

Mon commentaire contient des spoilers mais je vous dirais "top" quand ça commence, pour que celleux qui n'ont pas vu s'arrêtent de lire.

Dans la saison 2, les trames parallèles suivant les cavaliers de l'apocalypse, les inquisiteurs amateurs... ont disparu pour se concentrer presque uniquement sur Crowley et Aziraphale. Cela appauvrit en quelques sortes la narration mais je ne me plains pas car cela donne à voir plein de Aziraphale et Crowley.

Ces personnages sont toujours aussi drôles et pittoresques et la dynamique entre eux est proprement un plaisir à regarder. Il y a beaucoup de bonnes répliques.

La réalisation est hyper soignée, jusque dans les moindres détails de décors, de costumes loufoques...

J'ai passé un très bon moment à regarder se dérouler les évènements délirants et absurdes, les scènes en enfer et au paradis... En tant que maîtresse de jeu du jeu de rôle In nomine satanis, j'apprécie particulièrement la vision très critique qui est donnée du ciel et de l'enfer dans la série.

J'ai apprécié le développement psychologique des personnages, notamment l'évolution de Crowley au fil des millénaires passés au côté de son ange. Les scènes de flashback dans le temps sont délicieuses.

C'est une très bonne saison, même si moins bonne que la première. Elle se regarde avec grand plaisir et je vous la recommande chaudement.

J'en viens à ce que j'ai moins aimé.

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TOP !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Les spoilers commencent ! Fuyez pauvres fous !

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Je dois dire que la deuxième saison me faisait un peu peur pour plusieurs raisons. Tout d'abord, j'avais trouvé que la première se suffisait à elle-même et était vraiment parfaite. Du coup, je craignais l'effet "la suite est moins bien". J'ai une grande confiance dans l'écriture de Gaiman mais, pour moi, une partie de l’intérêt du livre et de la saison 1 reposait dans l'écriture à deux têtes. Mais bon, j'étais quand même hyper curieuse de voir ce qu'il y avait dans le brouillon de tome 2.

Globalement, je n'ai pas été déçue. Gaiman a vraiment respecté le ton du livre et les personnages restent parfaitement fidèles à eux-mêmes.

Il ne se passe pas grand chose en soi dans la saison 2 et Gaiman a déclaré qu'elle constituait une sorte de trait d'union entre la saison 1 issue du livre et la saison 3 qui s'inspirera du brouillon non publié.

Mais, autant, j'ai apprécié l'histoire sur les 5 premiers épisodes, autant j'ai été passablement déçue par le dernier.

On se rend compte que l'enquête menée pendant toute la saison sur la situation de Gabriel / Jim n'a servi à rien puisque Crowley et Aziraphale n'ont pas avancé dans leur compréhension de la situation. Toute les explications sont données en une fois à la toute fin. Cela vient en quelques sortes invalider une bonne partie de la saison.

Le choix d'Aziraphale de retourner au ciel avec de nouvelles responsabilités vient contredire ce qui est montré dans les flashbacks : toutes les fois où il s'est opposé aux décisions de sa hiérarchie, toutes les fois où il les a contournées, toutes les fois où Crowley lui a montré que le ciel, c'est pas tant le bien que cela. On pourra argumenter de l’extrême naïveté d'Aziraphale et c'est recevable. Mais pour moi, la décision d'Aziraphale répond un peu trop à une volonté de créer du drame artificiellement.

Les démons et les anges sont encore plus que précédemment présentés comme des crétins pas efficaces et j'ai trouvé que cela nuisait à l'histoire. Si il n'y a pas de vrai danger, il n'y a pas de vrai enjeu aux scènes de confrontation.

J'en viens au fameux baiser de Crowley à Aziraphale, qui fait couler beaucoup d'encre sur la toile. Cela faisait des années que presque tout le fandom (les fans) du livre et de la série était convaincu que la relation entre les deux personnages principaux était en fait de l'amour romantique. En témoignent toutes les fanfictions de slash, les fan arts... Un évènement dans ce sens dans la saison 2 était donc extrêmement attendu par les fans. De tels sentiments de la part des personnages ne sont pas foncièrement en contradiction avec le roman (même si ce n'était pas montré) et Gaiman amène ça intelligemment dans la saison 2 mais, perso, je trouve ce développement décevant.

Dans toutes les fictions ou presque, on nous rebat constamment les oreilles avec des histoires d'amour romantique, comme si c'était le seul développement possible d'une relation d'intimité, comme si c'était la seule source de bonheur sur cette terre. Cette injonction (patriarcale) à se mettre en couple est source de bien des problèmes dans notre société (sentiment des femmes d'avoir raté leur vie si elles sont célibataires, sentiment des aromantiques d'être anormaux, couples malheureux...).

J'en ai tellement marre de ce trope, si vous saviez. Alors, je n'ai rien contre la romance, hein. Mais il y a plein d'autres façons toutes aussi belles de s'aimer : être amis, avoir une relation parent / enfant, professeur / élève... Et ces amours-là méritent une plus grande visibilité. Alors, s'il vous plait, montrons-en plus et arrêtons de considérer bêtement que un film = une romance.

Voilà, c'était ma râlerie. Mais cela n'empêche que j'ai eu beaucoup de plaisir à regarder cette saison et que je vous la recommande.