Hatufim, prisonniers de guerre par Crayonbic

J'attendais de pouvoir regarder cette série depuis longtemps, notamment parce que je n'avais pas envie de regarder son adaptation américaine avant. J'ai été agréablement surprise de l'aspect psychologique de la série. Chaque personnage, de l'enfant au grand-père, est décrit progressivement à travers le thème de l'attente.

La série suit les familles de trois otages après près de 17 ans d'emprisonnement. Seuls deux d'entre eux sont de retour chez eux, alors que le troisième, décédé, n'est qu'une présence qui poursuit sa soeur cadette. Le gouvernement israélien aurait échangé plus de 7000 prisonniers contre 19 soldats israéliens ces dernières décennies. Les problématiques sur les difficultés du retour sont donc bien connues là-bas. Chaque épisode dépeint l'histoire de trois familles, à jamais bouleversées par la guerre.

Isolés du monde et torturés pendant des années, les otages sont confrontés à la difficulté de trouver de nouveaux repères dans une société qui a continué à évoluer sans eux. La série montre que le retour n'est pas une véritable libération, il pose au contraire des difficultés qu'aucun des protagonistes n'avait osé envisager jusque-là. Les enfants doivent apprendre à vivre avec un père qu'ils n'ont jamais connu, les otages doivent réussir à trouver du travail et supporter les revers d'une célébrité non recherchée, une femme doit assumer le fait d'avoir fondé un foyer sans attendre indéfiniment l'homme de sa vie.

J'attends avec impatience la deuxième saison de cette série, notamment pour le personnage de Dana, fille d'un otage, complètement transformée par le retour de son père disparu. Série à voir définitivement.