Quelque chose donne le vertige dans Heimat. Un de ces vertiges qui nous font prendre conscience d’un coup que nos existences ne valent rien.
Il y a quelque chose qui donne le vertige dans Heimat. Un de ces vertiges qui nous font prendre conscience tout à coup que nos existences ne valent rien. On le sait pour avoir entendu tous très tôt des vieux nous dire « tu verras, quand tu seras plus vieux, tu comprendras… ». Et on comprend jamais. Savoir n’est pas comprendre. Le privilège de la jeunesse, c’est bien ne rien comprendre, de se croire important, invincible. Parce qu’on s’agite comme des mouches. Certaines partent au loin pour découvrir le monde, d’autres restent où elles sont nées, mais toutes finissent de la même façon, à s’enfermer dans une pièce et à tourner comme des connes à attendre de tomber. On ne vaut pas mieux qu’elles : on vient, on repart, sans avoir fait le moindre bruit, et ce qui reste de nous, ce ne sont que nos misérables chiures. On peut bien s’échiner à vouloir foutre des plaques commémoratives un peu partout pour qu’on se rappelle de nous, ou finir sous la dernière d’entre elles avec notre nom au milieu de milliers d’autres, les chiures ne parlent pas, ne vivent pas.
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