Helix
5.3
Helix

Série SyFy (2014)

Un setting à la The Thing version Carpenter, des zombies version "infectés" rapides et flippants, Henry Sanada, des musiques kitsch utilisées de façon décalées, ça fait pas mal de points positifs.
Et pourtant, outre le fait que la réalisation porte les stigmates de son époque, que les dérives conspirationnistes manquent vraiment de finesse, que la moitié des personnages soient à baffer (SPOILER : le ubertueur boutonneux avec une faucille, vraiment ?!), mais au final, ce n'est pas pour ça que cette série (que j'ai pourtant suivi) m'a énervé.

C'est pour son final, qui est en fait à l'image de la mécanique de toute la série, et symptomatique d'une catégorie de séries manquant de respect pour le spectateur, catégorie qui inclut Lost et The Dome notamment.

Je ne vais pas spoiler (et pas m'épancher trop), mais simplement rappeler qu'il y a deux types de cliffhangers : le bon et le mauvais. Le bon tient en la qualité de l'intrigue, excite l'imagination du spectateur et lui donne envie d'en savoir plus, lui laisse entrevoir les possibilités de l'épisode suivant, de la saison suivante avec délice et un tantinet de sadisme. Le spectateur revient par choix, parce qu'il a aimé.
Le mauvais joue strictement sur la frustration, la dissimulation facile et la désinformation. Il se repère facilement au sentiment qu'il soulève, un besoin de savoir la suite dégagé de toute satisfaction, presque névrotique.
Le bon cliffhanger comble et donne envie d'aller plus loin, donne quelque chose et laisse entrevoir des perspectives qui donnent le vertige. Le mauvais cliffhanger est une intrigue souvent bateau amputé artificiellement d'un morceau pour maintenir le spectateur dans une forme de manque.
Les informations sont dilluées au compte gouttes, généralement entrecoupées de fausses pistes, d'intrigues secondaires inintéressantes qui servent de remplissage (bon, ce n'est pas trop le cas ici, cela dit). La série aurait pu, mais la fin de la saison ne saurait mentir.

A la lecture du manga Soil, à chaque épisodes, j'avais le vertige, l'intrigue allait tellement loin, sans avarice d'information qu'à chaque épisode j'étais persuadé que le suivant allait être le dernier, je me demandais comme l'auteur allait réussir à aller plus loin... Et il réussissait à pousser encore au delà de mes attentes les plus folles, me laissant pantelant à la fin de chaque tome, sur un cliffhanger, un vrai, un bon.
C'est ça, l'art du cliffhanger, pas ces pratiques à la petite semaine qui sert de mode opératoire à des séries malhonnêtes comme The Killing, The Dome, Lost (malgré ses qualités), entre plein d'autres.

Le cliffhanger est un art, pas une solution de repli par la négative pour assurer de l'audimat.

Créée

le 29 mars 2014

Critique lue 1.1K fois

1 j'aime

toma Uberwenig

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

1

D'autres avis sur Helix

Helix
Kalimera
4

Helix c'est....

Une série-virus. Un vrai fléau, un chancre qui s'installe dés le premier épisode, accompagné de fièvre et de délire si on insiste et que l'on tient absolument à regarder jusqu'au bout cet truc...

le 5 juin 2014

21 j'aime

Helix
Thengen
2

Zone sinistrée

Une avalanche de tous les clichés du genre (et même d'autres genres). Une intrigue plus prévisible qu'une annonce de gare. Des personnages insipides, idiots, psychotiques ou névrosés, tous...

le 10 févr. 2014

18 j'aime

5

Helix
0eil
4

Critique de Helix par 0eil

Quand on vous vend une filiation plutôt difficile à porter, c'est jamais facile de percer. Oh que non. Helix, du coup, s'est vanté d'être issu des neurones des créateurs de Battlestar Galactica...

Par

le 24 juil. 2014

12 j'aime

4

Du même critique

Invasion Los Angeles
toma_uberwenig
8

Debord décrypté par un ex-catcheur

C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle. Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes...

le 1 avr. 2011

84 j'aime

12

The Wicker Man
toma_uberwenig
10

Come. It is time to keep your appointment with the Wicker Man.

S'il n'en restait qu'un, ce serait celui-ci, presque sans hésitation. Et je profite du fait que ce soit le 1er mai, date au centre de l'intrigue du film, pour me décider à en parler. Tout commence...

le 1 mai 2011

74 j'aime

27

Si tu tends l'oreille
toma_uberwenig
8

Le temps retrouvé

Si vous abordez ce film avec les faux espoirs instillés par la bande annonce d'être confronté à un conte surnaturel, vous serez déçu. Et ce serait dommage, le film ayant beaucoup à offrir à ceux qui...

le 4 mai 2012

67 j'aime

3