Saison 1 (7/10) :
Véritable "événement" lors de sa diffusion sur TF1, « Heroes » se révèle en effet être une belle réussite. Bien plus inspiré que de nombreux films fantastiques sortis ces derniers temps, cette première saison se révèle d'emblée passionnante, pour ne pas dire fascinante. On est étonnés de voir un scénario aussi dense, explorant autant de pistes avec le même talent, si bien que les personnages ont beau être nombreux (trop?), nous nous y habituons rapidement.
De plus, le rythme soutenu et intense ne permet pas le moindre relâchement, à l'image d'une richesse visuelle constante et d'enjeux toujours plus passionnants. Ajoutez à cela une interprétation plus qu'honnête et vous aurez, malgré un discours philosophique n'allant hélas pas bien loin, ce qui s'est fait de mieux dans le registre fantastique depuis plusieurs années. Prenant.
Saison 2 (7/10) :
Considérée comme très inférieure à la première saison, cette suite des aventures des « gens normaux aux pouvoirs qui le sont beaucoup moins » n'a pourtant pas à rougir. Au contraire, l'intrigue se situe dans la droite lignée des épisodes précédents, offrant ainsi un spectacle toujours aussi séduisant visuellement que bien menée scénaristiquement.
Le fait qu'il y aie également un peu moins de personnages est un autre point fort, permettant de resserrer les différents événements et actions, l'ensemble gardant toujours une certaine cohérence. Bref, du fantastique comme on l'aime, qui ne laisse peut-être pas un immense souvenir, mais très plaisant et diablement efficace : pour une saison ayant pris de plein fouet la grève des scénaristes, le bilan est positif. Vivement la suite!
Saison 3 (6/10) :
La saison de trop ? Oui et non. En effet, d'un côté il est évident que nos amis scénaristes commencent à se répéter, et que le très grand nombre d'épisodes (25!) n'était pas franchement indispensable. Conséquence : les nouvelles pistes et enjeux sont beaucoup moins évidents que dans les deux premiers volets, d'autant que l'intrigue est parfois tellement touffue (notamment au départ) que l'on a bien du mal à trouver nos repères. De l'autre, force est de reconnaître que « Heroes » reste une œuvre ambitieuse, visuellement aboutie et capable de nous offrir quelques très bons moments, la tension étant parfois on ne peut plus palpable.
De plus, si le script atteint donc parfois ses limites, reste de belles idées, à l'image de personnages évoluant parfois radicalement, si bien que l'ambiguïté est un minimum présente de bout en bout. Sans oublier cette terrifiante chasse aux « heroes », évoquant avec beaucoup de pertinence les heures les plus sombres du maccarthysme... La série s'essouffle un peu donc, sans pour autant que cela remette en cause notre visionnage de la dernière saison, en espérant que celle-ci conclura en beauté ce séduisant projet.
Saison 4 (6/10) :
Quatrième et dernière saison d' « Heroes », et pour être honnête : il était probablement temps que cela se finisse. Alors que les premiers épisodes s'avèrent une agréable surprise nous faisant changer de cadre et de contexte, voilà que l'on sent rapidement à plusieurs reprises Tim Kring tourner en rond, en difficulté pour renouveler un récit et des idées déjà en perte de vitesse lors du précédent volet. Loin d'être désagréable et proposant même quelques nouveau visages bienvenus (celui des belles Deanne Bray et Elisabeth Röhm en tête, sans oublier la pétillante Madeline Zima), on sent que l'énorme potentiel d'un tel sujet n'est qu'à moitié exploité, plusieurs thèmes développés précédemment étant une fois encore recensés ici.
Pour autant, je ne voudrais pas être trop sévère car malgré ces réelles réserves, cette ultime saison n'en reste pas moins un bon moment à passer, parvenant plusieurs fois à nous surprendre (notamment à travers l'évolution de certains personnages) et même à nous charmer, c'est simplement qu'on espérait un peu plus de cette conclusion certes honorable, mais légèrement frustrante. On se consolera néanmoins avec un nouveau méchant ambigu et assez subtil, d'autant que le toujours excellent Robert Knepper lui apporte son étrangeté habituel... Allez, on vous aime quand même les « Héros » !
Critique globale (7/10) :
Ayant mis sept étoiles aux deux premières saisons et six aux deux suivantes, les deux notes eussent été aussi logiques l'une que l'autre. Toutefois, même si la série n'a pas su tenir toutes ses promesses sur la distance, c'est la première option que je choisis. On en a déjà beaucoup dit sur la série phénomène de 2007, aussi je ne m'étalerais pas en longueurs ici. Je me contenterais ainsi d'écrire qu'après un premier volet particulièrement remarquable et un second tout à fait à la hauteur, exploitant presque totalement les différentes pistes qu'un tel sujet offrait, « Heroes » ne tient pas totalement la distance, sans pour autant s'écrouler, loin s'en faut.
Car reconnaissons à Tim Kring qu'il aura su instaurer un niveau de qualité minimum permettant de ne jamais perdre son temps devant des personnages auxquels on s'est vraiment attachés, l'évolution quasi-constante de chacun et l'interprétation très correcte y étant probablement aussi pour quelque chose. Au final, la série ne rentrera pas au panthéon du genre faute de constance totale, mais elle n'en restera pas moins une série fantastique de belle facture, parfois audacieuse et visuellement assez abouti : tout le monde ne peut pas en dire autant...