Sauf en l'expliquant par un j'm'en foutisme bien répandu & une forte tendance à se complaire dans la médiocrité intellectuelle, difficile de comprendre pourquoi un système économique aussi pourri peut perdurer aussi longtemps en France, malgré la foultitude de problèmes qu'il engendre, quand on voit le nombre de très bons documentaires sortis sur ce sujet depuis plusieurs décennies, CQFD.
Relativement synthétique, pour ne pas perdre le/la spectateur/trice, & plutôt exhaustif, pour dresser un état des lieux suffisamment fidèle à la réalité, le doc déroule rapidement le fil historique depuis le Moyen-Âge pour vraiment se concentrer sur la période industrielle puis finir sur le numérique & permet de bien comprendre les tenants & les aboutissants de la fiscalité.
Au travers de l'impôt, la narration appuyée par de nombreux/ses intervenant(e)s a en fait une ambition bien plus large & s'attache à nous parler de modèle politico-économique, en choisissant de se focaliser essentiellement sur 3 pays, Royaume-désuni, Allemagne & France.
les mêmes effets produisent toujours les mêmes causes qui à leur tour engendrent les mêmes effets, un vrai truc de Shadocks en circuit fermé où s'entremêlent austérité budgétaire, dérégulation financière, privatisation, chômage de masse, inflation, déflation, endettement, réduction des acquis sociaux, fronde populaire, démagogie populiste, nationalisme... guerre ?
Il est intéressant de noter que :
- la question d'un impôt équitable est un des rares sujets qui transcende la plupart des clivages politiques dans la population, sauf quand il s'agit des modalités de sa mise en œuvre.
- le capitalisme est prêt à mettre de côté sa doctrine de non-interventionnisme d'État en matière sociale uniquement lors des périodes de crise, & il y est contraint d'autant plus que la crise est profonde... ça s'appelle "nationaliser les pertes", accompagné de son alter ego "privatiser les profits" qui ne traîne jamais bien loin.
"On doit toujours veiller à pouvoir acquitter les dettes qu'on contracte" dixit un intervenant allemand.
Une phrase qui prend tout son sens lorsqu'elle est transposée du domaine purement économique à celui de notre vaisseau spatial où la populace défèque là où elle vit, puisque effectivement l'humanité commence à payer au prix fort sa dette climatique & ça n'est que le tout début.