Tranchant comme un scalpel !

Il me faudrait beaucoup de qualificatifs pour décrire ce drama court : brutal, sanglant, tranchant, tendu, amoral, couillu, déstabilisant, questionnant, ou encore, chirurgical, etc.

Le Dr Jung Se-ok (Park Eun-bin) est une neurochirurgienne exceptionnelle, mais avec un comportement asocial et obsessionnel. Elle peut vite devenir agressive, voire mortellement agressive, quand on se met en travers de son chemin. A présent, elle est officiellement pharmacienne le jour, mais fait par ailleurs des opérations du cerveau clandestines, notamment sur des criminels recherchés ou des hommes riches qui cherchent la discrétion. Avec le risque de se faire mettre en prison si on l'attrape, car la police est sur les traces de son équipe. Elle en est arrivée là après avoir perdu le droit d'exercer suite à un conflit avec son mentor, le célèbre et talentueux Dr Choi Deok-hee (Sul Kyung-Gu). Un homme froid d'apparence, mais lui-aussi extrêmement focalisé sur sa passion du cerveau humain. Entre eux, c'est une sorte d'amour-haine. Attention, ça n'a rien d'un amour de romance, mais plutôt d'un amour père-fille, ou de prof-élève doué si vous préférez. Quand il sonne un jour à sa porte pour lui demander de l'opérer, car il a une tumeur compliquée au cerveau, sa réponse sera tout d'abord motivée par la haine. Mais le fil d'or qui les lie et qui semblait coupé définitivement l'est-il réellement?

Ce drama médical tient à la fois des genres thriller, drame et horreur. Park Eun-Bin est ici à 1000 lieues d'un personnage comme l'Attorney Woo ou la Diva Naufragée. Quand elle bascule dans un moment de rage, ses yeux deviennent des revolvers, et son regard tue. Elle confirme une fois de plus tout son talent pour incarner des personnages très diversifiés. Petite par la taille, elle remplit l'écran par son rayonnement.

Son mentor, sous une apparence très propre, n'en est pas moins un personnage prêt à tout pour préserver ce qui lui est cher. Sul Kyung-Gu est lui-aussi très crédible en professeur calculateur qui cache bien son jeu.

Que ce soit l'un ou l'autre de ces deux rôles forts, le paradoxe atteint par la série, c'est que quels que soient les actes violents qu'ils posent, on arrive à les comprendre. Or, comprendre, c'est la moitié du chemin vers le pardon. Et ce n'est même pas grâce au fait qu'ils sauvent aussi des vies lors de leurs opérations. Non, on en arrive à se dire qu'à leur place, pour certains de leurs actes les plus horribles, on aurait peut-être pu se laisser aller à un choix similaire. En tout cas, en dehors du côté obsessionnel très marqué des personnages, cela soumet tout de même au spectateur des questions de morale auxquelles il est compliqué de donner une réponse tranchée.

Le format court du drama permet d'éviter les passages à vide dans le suspense, et de garder au récit tout son tranchant, si j'ose dire. D'ailleurs, si j'avais pu, j'aurais enchaîné tous les épisodes d'un seul coup, c'était vraiment vraiment difficile d'appuyer sur stop. Et attention à ne pas rater la séquence post-générique du dernier épisode, qui donne une toute autre perspective sur la fin du drama.

Mention spéciale également pour la bande son. Le titre principal est une chanson composée par des Coréens, mais en français. Le titre "Dis-moi, je t'aime", chanté par la Coréenne U.BAR.E (qui a participé à The Voice France), est délicieusement rétro. C'est une chanson douce, quasiment une berceuse, qui apaise et qui est en contraste total avec la tension quasi permanente qui est présente dans la série. Il y a aussi pas mal d'instrumentaux superbes, inspirés par la musique classique, et qui donnent une touche très classe à l'ensemble.

En conclusion, malgré certaines scènes violentes, il s'agit pour moi d'une série qui sort vraiment de l'ordinaire et qui marque les esprits. Avec une formidable et renouvelée Park Eun-Bin.