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Je n'aime pas la déprime. J'aime observer la tristesse, mais je n'aime pas voir autant de déprime devant mon écran. Dominic(o) Birdsey est un humble peintre en bâtiment dans une ville du Nord-Est des Etats-Unis. Son frère jumeau Thomas souffre de défaillances mentales, jusqu'à se couper l'avant bras en public avant d'être enfermé. De là part le récit de ces deux frères dans ce I Know This Much Is True où l'on va observer leurs évolutions depuis les année 50 jusqu'aux années 90.



I'm not giving up on my Brother.



Série dramatique faisant logiquement sensation (sortie de l'écurie HBO) qui s'avère, malgré toute ses qualités intrinsèques, très plate, relativement lente et pas toujours pertinente. Son récit tenant presque du fantastique quand on observe les complications s'empiler à une vitesse folle. C'est certes le concept et fil conducteur de l'histoire, mais arriver a cumuler autant de malchance a eu le don d'agacer le spectateur (trop) sceptique que je suis. Cela n'a rien "d'étouffant" ou encore "d'irrespirable" mais plutôt cette impression que Derek Cianfrance veut nous ensevelir de cette déprime comme seul ressort d'empathie afin de nous attacher à ses personnages. Grand père incestueux ? Beau Père violent ? Frère fou fanatique ? les pistes les plus tordues sont disséminées, presque alignées à la chaîne tout en gardant Dominic Birdsey (Mark Ruffalo) comme curseur médian à la quête de son passé et du destin de son frère. Toute ces péripéties apportent une certaine lourdeur au récit, surtout quand elles sont hautement improbables : les deux accidents de Dominic, en plus de ne rien amener de concret, sont parfaitement mal amenés (pourquoi retourner sur un chantier abandonné depuis 3 semaines le lendemain d'un Crash de voiture, bourré d'antidouleurs ?)


Tout comme d'autres ellipses temporelles "discutables" : Quand apparaît Joy Hanks, la petite amie de Dominic ? Pire encore, pourquoi et comment disparait elle ? La série utilise plusieurs temporalités à l'aide de Flash Backs pour illustrer la jeunesse des jumeaux de manière habiles, mais d'autres trous apparaissent ailleurs, sans apporter de réponses. I Know This Much Is True tombe souvent dans ce côté très "mécanique" de Dominic dans son pick-up nicotinée, allant voir sa psy, puis son ex, puis son avocate. Le choix des très (très) gros plans, laissant trop peu de place à l'environnement de sa ville ou même de la temporalité choisie (quelqu'un m'expliquera le lien que la série fait entre les premières vagues d'immigration Italienne et la guerre du Golfe de Bush père, rappelée continuellement)



This Family is Cursed



Cadrages très serrés, certes un brin envahissants, mais faisant la par belle aux acteurs, et c'est bien là que brille la série. Le tout amplifié par un brillant Mark Ruffalo, presque méconnu et méconnaissable dans beaucoup de variations de jeu, aussi bien physique qu'émotionnelles, faisant indéniablement la vraie plus value de la série. Le reste du cast est très efficace avec aussi une Kathryn Hahn bien meilleure ici qu'en Sorcière manipulatrice tenant la note et le cadre. A noter une excellente bande son, entre les Hits 90's de MTV un peu cucu et les Classics Américains accompagnant la série.


Malgré les aspérités notées auparavant, le discours de I Know This Much Is True fait mouche dans de (trop) rares moments quand il arrive a trouver (enfin) cette notion de tristesse ou de sincérité humaine, au prix de son trop grand quota de déprime et d'ennui.

IsaacWashington
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le 10 mars 2021

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