Dans la catégorie des série d'animation culte et indétrônable du patrimoine audiovisuel, Il était une fois... doit être dans le Top 3 des séries les plus connu, populaire et importante dans l'histoire des programmes jeunesses à la télévision. A la fois très instructif, "intemporel" (avec encore aujourd'hui des diffusions sur les chaines publiques près de 40 ans après sa création) et parfois affreusement glauque (en plus de nous donner de sacrés moments qui ont pas tous bien vieillit mais qui font le plaisir des amateurs de meme douteux sur Twitter), la série fait parti de ce club très fermé des programmes qu'on ne pourrait presque plus refaire et qui n'a connu aucun équivalent durable (malgré Le Bus Magique). Il est alors courageux et risqué que de relancer la production d'épisode il était une fois... aujourd'hui. D'un côté il y a les personnes (dont je fais parti) qui peuvent être rebuté à l'idée de retrouver les défauts de la série originale, de l'autre il y a les fans qui peuvent regarder d'un mauvais œil les tentatives de modernisation de la franchise. Il faut ainsi trouver un compromis entre un aspect éducatif et instructif, qui instaure les fondements de la série originale, et une modernisation qui permettrait de rendre le personnage de Maestro accessible à un nouveau public.
J'ai été agréablement surpris par la légèreté et le rythme parfaitement tenu des épisodes qui sont ni trop court, ni trop long. Je pouvais m'attendre à un discours et une rigueur académique qui pouvait laisser à désirer, mais surprenamment, les épisodes sont très riches et très efficaces en informations. On voit très vite l'utilité et la réflexion maligne que de recentrer les épisodes sur un objet du quotidien car, contrairement à des parties du corps humain ou à l'histoire du monde, on a moins la nécessité de recontextualiser. Le cheminement de pensé et la pédagogie est beaucoup plus fluide et moderne car prenant des objets actuels dans le contexte d'aujourd'hui, mais aussi car il n'est pas tant d'attente de résultats. Contrairement aux premières séries qui pouvaient être particulièrement lourdes et pesantes dans leur volonté d'instruire les enfants tout en attendant un apprentissage scolaire de ce que l'on raconte, ici on a bien compris que les enfants apprennent ce qui les intéresse, et parfois la simplicité d'un épisode de 10 minutes peut être tout aussi efficace (voire plus) qu'un épisode de 20 minutes s'attardant sur des détails que l'enfant ne comprend même pas. Chaque épisodes reposent sur une écriture quasi parfaite des personnages et des dialogues qui, sur un jeu sur l'évolution des situations, amène une information et un savoir sans contraindre le spectateur. On n'est jamais à attendre de devoir passer une explication afin que nos questions puissent trouver une réponse, on part d'une base pouvant répondre à toutes les questions, pour ensuite aller vers des problématiques plus pointues et mondaines. Tout cela prend forme autour de divagations et d'apartés de Maestro autour d'un objet ou même d'une situation qui, par la force des choses viennent à épouser parfaitement un fait historique. On pourrait ainsi craindre d'une série qui pencherait trop vers de l'anecdote intrusive, où l'on instaure une situation prétexte à un enseignement sous forme d'apartés qui nous intéressant moins que l'action qu'elle coupe, mais pas du tout. C'est très finement joué, on arrive à s'attacher aux personnages qui arrivent à instaurer efficacement leurs gimmicks et même trouver leurs personnalités propres, et chaque épisode est assez léger et original pour qu'on aime s'y attarder sans trop de déplaisir. On sent que c'est une série d'inter-programme, que l'on met avant tout pour combler un vide dans une programmation ou pour faire la transition entre deux modules, mais les épisodes sont tellement bien fait qu'on a presque envi que ça dure plus longtemps même si, dans les faits, les épisodes se suffisent en eux même.
La réalisation vient à coller avec la démarche d'ensemble. Tout est très pop et dynamique, très colorés sans jamais trop être exubérant. On peut reprocher cependant les traits et les contours d'être un peu grossier, notamment sur les personnages qui se retrouvent par moment à avoir de sacrés contours pas très propres. Cela reste tertiaire face à de très nombreuses qualités et au ressenti global qui est très bon, mais c'est dommage, avec un dispositif aussi épuré et simple, de retrouver des défauts qui peuvent laisser entendre que la série est simpliste, chose qu'elle n'est évidemment pas. Hâte de voir si l'on peut prolonger le concept avec autre chose mais dans la même dynamique, que ce soit les personnalités célèbres ou même les animaux, car la série m'a réconcilier avec Maestro et les série d'animation éducative.
16,25/20
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