Un bon film d'action, c'est avant tout une bonne tension, et la plupart des films de super-héros sont de mauvais films d'action.
Comment voulez-vous créer une vraie tension avec l'archétype classique de super-héros ? Le héros ne va pas mourir, le méchant va perdre à la fin, il ne reste pour composer que les personnages secondaires et/ou la terre à sauver, et encore pour cette dernière on s'inquitèe rarement.
Sans tension, pas d'investissement émotionnel dans les combats. On doit donc essayer de s'enjailler du spectacle des affrontements. Or on atteint rarement le niveau de chorégraphie d'un John Wick ou d'un Jacky Chan époque Hong Kongaise, et on doit se contenter d'une bouillie d'effets spéciaux vue et revue depuis 20 ans.
Invicible évacue brillamment ce problème dès le premier épisode. On entre dans un monde qui a l'air connu, où l'on retrouve tous nos codes de super-héros bien à leur place.
Puis, alors qu'on s'attendait à voir la série passer en pilotage automatique, on prend un énorme coup de pression qui va nous tenir sous tension tout au long de cette première saison.
Alors que ça fait plus de 20 ans qu'on bouffe du super-héros à toutes les sauces, Invicible se pointe avec son casting de PNJ et son univers façon contrefaçon chinoise, et réussit l'impossible: extraire des émotions à chaque super-affrontement.
Une leçon de narration pour le genre.