Le "cliché", ça a du bon !

Gardons la tête froide : chaque médium artistique dispose de ses propres routines, que l'on appelle communément des "clichés", des choses que l'on a vues et revues et que l'on connait très (trop) bien. Par exemple, les médiums visuels nous ont habitués au héros fragile et torturé qui, au fur et à mesure de l'histoire, gagne en détermination et finit par accomplir l'impossible, ou encore à l’héroïne forte qui semble pratiquement invincible mais qui, au fond, cache un passé douloureux (elle est donc elle aussi ... torturée, c'est bien vous suivez !). Mais à mon humble avis, il serait judicieux de la part de certains détracteurs à la critique éclair de prendre du recul sur cette réalité, car il est absolument certain que le discours du "il y'a des clichés partout, donc c'est nul" ne tient pas une seconde debout.
Je pense sincèrement que, pour qu'un scénario tienne debout, il doit se reposer sur des bases solides : ce faisant, il est tout à fait possible de démontrer que chacune des œuvres que nous chérissons se ressemblent énormément, ou du moins elles comportent des concomitances majeures.

Du coup, c'est aux créateurs responsables de l'oeuvre en question de redoubler d'inventivité pour apporter du neuf et de l'original là où il est possible d'innover, et de placer habilement ces "clichés" nécessaires au sein d'un univers crédible, de jouer avec également en les prenant à contre-pied (bien que les "contre-clichés" sont en soi eux-mêmes des "clichés". Vous suivez toujours ? Moi non plus.) Et c'est précisément ce que Kabaneri of the Iron Fortress parvient à faire : un scénario entendu mais prenant, des personnages totalement convenus mais attachants, un bon rythme, une animation fluide, une OST qui fonctionne bien et qui débarque toujours au bon moment afin de marquer de plus belle l'action ... 12 épisodes d'un peu plus d'une vingtaine de minutes chacun, et ça se termine bien avant qu'on ait eu le temps de s'ennuyer. Les gens qui sont derrière maîtrisent clairement leur sujet. Ajoutez à cela un univers crédible avec de la machinerie qui n'est pas sans rappeler la patte de Miyazaki, et des némésis qui installent des enjeux concrets.

Je considère donc cet anime comme une bonne surprise, tout simplement parce qu'il est la preuve que des "clichés" utilisés avec une bienveillance artistique palpable, le tout mêlé à une production maîtrisée, ça donne un résultat prenant. J'en reprendrais bien, d'ailleurs !
Cependant, n'étant pas franchement un dévoreur d'animes, je suis forcément moins critique sur certains points, notamment l'apparente ressemblance avec Shingeki No Kyojin par bien des aspects. Mais il ne s'agit pas d'un plagiat pour autant, puisque l'originalité de l'anime ne réside en aucun cas dans ses similitudes avec SNK. De plus, il s'agit du même studio pour ces deux oeuvres !