Tout adepte du genre fantastique que je suis, me voilà fraîchement inscrit sur ce site pour délivrer ma première critique... Sur une série d'animation romantique.
Tout d'abord, cher lecteur, je me permets de t'avertir que je crois fermement en la notion de déterminisme, à plus forte raison dans le domaine culturel. Qu'est-ce qui fait que nous puissions apprécier tel film, telle composition musicale, telle illustration d'un côté, et jeter l’opprobre sur une autre dans le même temps ? Selon moi, le contexte de découverte, de redécouverte et d'appréhension de l'oeuvre est un élément primordial du regard critique que l'on est amené à lui porter. Aux oubliettes, donc, tout supputé sens de l'objectivité.
Cela étant posé, parlons un peu de Kaguya-sama: Love is War.
O Kawaii Koto...
Comme je l'évoquais en préambule, le genre romantique n'est pas vraiment ma tasse de thé. Oh, bien sûr, les histoire d'amour bien construites ont tendance à me réchauffer le cœur, et des films comme Là-Haut, Your Name ou encore Interstellar (amour filial dans ce cas, mais on y reviendra une autre fois) font partie de mon panthéon personnel. Mais là, on part tout de même sur quelque chose de drastiquement différent, et pour cause : Love is War pourrait pourrait se résumer en quelques mots à une parodie d'amourette adolescente.
Nous suivons donc les états d'âmes de Kaguya, fille de, et Miyuki, pauvre hère obsédé par le travail, dans le cadre de leur vie de lycéens ultra-privilégiés. Les deux bougres viennent néanmoins de deux mondes bien différents, et ce postulat exagéré à l'extrême par moments donne une certaine saveur à leur relation, et, oserais-je même dire, un certain dilemme quant à leurs sentiments.
Ici, pas de place pour le romantisme : l'amour est vu par nos deux protagonistes comme une faiblesse et, en conséquence, le premier à se déclarer à l'autre se retrouvera dans une position de soumission. Nous voilà donc embarqués dans une guerre psychologique entre ces deux lycéens pour amener l'autre à dévoiler ses sentiments. Et... C'est à peu près tout ce que j'ai envie de dire concernant l'histoire, que je vous invite fortement à découvrir par vous-même.
Le postulat de base est en réalité un prétexte pour nous faire passer de scénette comique en scénette comique, des "mini-épisodes" dont la résolution débouche irrémédiablement sur la victoire ou la défaite des parties-prenantes. C'est mignon, parfois niais, souvent inattendu mais toujours très drôle (et on revient à la notion de contexte et de subjectivité).
J'ai vraiment ri en regardant les 12 épisode de Kaguya-sama. Tout a fonctionné chez moi, qu'il s'agisse du sur-jeu total du narrateur (meilleur personnage), des situations absolument loufoques, des interruptions incroyablement irritantes de l'adorable Chika et de la lourdeur maladroite du trésorier Ishigami.
Plaisir coupable
La guéguerre psychologique permanente des deux protagonistes n'empêche néanmoins pas la série d'avoir quelques fulgurances d'une grande douceur. A titre personnel, peu d’œuvres japonaises reposant sur l’enchaînement de gags arrivent à me toucher sans chercher de dimension plus "profonde". C'est, je pense, l'une des raisons pour lesquelles je n'arrive pas à apprécier des séries comme Excel Saga à leur juste valeur.
En conséquence, j'ai forcément beaucoup apprécié ces quelques moments où Love is War prend le risque de sortir du chemin qu'il s'était tracé, quitte à sauter à pieds joints dans le mièvre et le pathos (petite digression "mise en scène", ces quelques moments sont ceux où l'on quitte les espaces clos pour des décors beaucoup plus ouverts. Comme c'est bien pensé moooh). Car on a appris à connaître tous les personnages et à s'attacher à eux, les voir évoluer dans un contexte plus "1er degré" le temps d'une scène fonctionne étonnamment bien et offre un support crédible au retour des situations comiques plus légères.
Il faut néanmoins reconnaître que tout n'est pas parfait dans cette série d'animation. Certaines mises en scènes parfois limites (la scène du rhume - hem hem) et quelques clichés gros comme un avion ont pu me chiffonner par moments. Mais ne boudons pas notre plaisir (coupable), j'ai franchement adoré Love is War : Je dirais même qu'en cette période, j'en avais besoin.
Mon gros coup de douceur du printemps pour cette toute première critique et une chaude recommandation agrémentée d'un 8/10.
PS : La saison 2 commence très bien.
PS2 : La danse de Chika en ending de l'épisode 3...