Îles flottantes pour hôtes-à-culs

"Des filles en bikini combattent sur une arène flottante sur l'eau".

Aïe aïe aïe... maintenant bonjour pour justifier pourquoi j'aime cette série sans perdre toute crédibilité. C'est pas sérieux tout ça... et ça tombe bien, car Keijo!!!!!!!! (yep, chacun de ces 8 points d'exclamation est nécessaire) ne se prend pas non plus au sérieux. 'fin en même temps je veux dire, il s'agit quand même de nanas qui sont dans une école de formation pour un sport dans lequel on a le droit d'utiliser que sa poitrine ou son boule pour balancer son adversaire à la flotte, encore heureux qu'ils ne se prennent pas au sérieux. Mais pour autant je suis prêt à affirmer haut et (pas trop) fort (quand même) que Keijo est une meilleure parodie de shonen qu'un truc comme One Punch Man. Déjà parce que Keijo est de toute évidence réalisé avec une passion vibrante. L'équipe porte un grand amour à ces tropes si connues, ces personnages hauts en couleur, ces techniques improbables et over-the-top, ces confrontations d'idéaux adolescentes, etc. Et l'air de rien ce qu'ils en font dans Keijo pourrait parfaitement passer en tant que shonen standard (la progression est un peu prévisible certes, comme dans la majorité desdits shonen d'ailleurs)... jusqu'à ce qu'on se souvienne qu'il s'agit de seins et de culs et qu'on pouffe intérieurement en voyant les ressources créatives mises dans l'élaboration de techniques de combat improbables. On pourrait se lasser à force, et force m'est d'admettre que certains gags passent mieux que d'autres, que la lourdeur excessive n'est jamais loin (la limite dépendra de votre capacité à ingurgiter cet humour) mais plus ça va plus c'est grandiose et hilarant. Une fois arrivé à l'arc final l'équipe a parfaitement compris ses atouts et parvient à enchainer les scènes over-the-top avec un équilibre remarquable, tributaire d'une alchimie dont je tente encore à cette heure de percer le secret. (sans doute la passion mise dans les noms de techniques tous plus loufoques les uns que les autres doit-elle jouer)

Le budget de Keijo est de toute évidence limité, mais le staff parvient à accentuer intelligemment les traits de ses personnages pour compenser, et s'avère tout à fait convaincant lors des scènes de batailles, qui grimpent en épique à mesure qu'on progresse et qui s'avèrent franchement mieux chorégraphiées qu'une bonne partie des shonens que Keijo parodie. Ironiquement, ce choix de règles de combat très spartiate et limité force à ce que les chorégraphies soient bien pensées avant de passer à l'écran afin de rester un minimum crédibles et garder ses spectateurs happés dans l'action. Un mot enfin sur la bande son étonnamment soignée et passionnée, un score orchestral qui pourrait très bien figurer dans un film blockbuster du genre et qui achève de faire de Keijo un grand spectacle pour les sens (on ne rit pas s'il vous plait).

Keijo est un BON show de fanservice, un qui non seulement intègre celui-ci dans sa structure scénaristique mais qui en fait carrément sa raison d'être ! Et c'est fait de manière tout à fait décomplexée, dépourvu de scènes perverses embarrassantes. Tout ça se rapproche bien plus d'une parodie classique de shonen que de shows ecchi malaisants, ne serait-ce que parce que ces corps voluptueux amplement montrés à l'écran ont été appropriés par leurs personnages, qui choisissent d'en faire cet usage (et qui en jouissent avec le sourire). C'est bon enfant et assumé d'un bout à l'autre.

Affaire classée, vivement la saison 2 !