Kingdom
7.2
Kingdom

Série Audience Network (2014)

Parmi les multiples familles dysfonctionnelle telles les Fisher, Donovan, Gallagher, etc. que nous offrent les séries, voici les Kulina et leurs entourages. Majoritairement des beaux gars tannés par le soleil écrasant de la Californie, qui prennent des grammes de drogues par kilo, se nourrissent exclusivement de testostérone et de burritos, boivent des hectolitres d'alcool dès le petit-dej et aiment à se balader torse nu en exhibant leur corps de statue grecque. Ils marmonnent quelques insultes depuis leur mâchoire carré, soudées à l'arc, ne prononcent pas de termes de plus de trois syllabes et résument la psychologie et autre science sociale à éclater l'autre, moralement ou physiquement.
Si on rajoute l'univers de la MMA en fond, l'ambiance gymnase et l'odeur de chaussettes mouillées du vestiaire, cela pourrait rebuter quelques spectateurs qui s'attendent à la multiplication de pains et uchiguri retournés dans la face à chaque épisode.


C'est sans doute la limite de la série, pas assez violente pour les amateurs de gars en slibards en nage qui se frittent allègrement dans une cage et trop brutale dans les rapports sociaux pour les partisans du drama familiale gentilé.


Pourtant il faut laisser émerger la subtilité du propos, regarder la chorégraphies des corps brutalisés, des esprits brisés tentés de survivre. La MMA reste une base mais n'est pas un prétexte, une mode à adopter (comme le fut la boxe dans d'autres séries/films) pour le décorum. Ces combattants se débattent dans la vie, avec leurs petits poings et comme des marteaux ils considèrent leur problème comme des clous, en l’occurrence les autres pour des punching-ball.


Pour l'instant, la saison trois débute, je croise les doigts, la famille Kulina affronte que des situations à leur mesure, pas encore frappée par la démesure des scénaristes qui se préoccupent un peu trop de susciter l'intérêt du public oisif, la concurrence des 470 autres séries de l'année (chiffre 2016, juste US), en proposant des enjeux incohérents (oui, je pense à Shameless notamment, mais tant d'autres séries tombées pour la cause)...
Avec un peu de chance, plein de foi dans le dieu des séries (saint Wired priez pour nous), dans quelques saisons les arcs narratifs seront bouclés et le nouvel "six feet under" pourra advenir.


En l'état, la série n'est pas exempte de quelques défauts, tel le sevrage exprès à l’héroïne (mais mes connaissances médicales proviennent principalement de Urgence et House), l'absence d'entrainement de certains (mais ce qui évite des training clips pénibles sous fond de heavy FM) et autres. Les multiplications des personnages annexes dans la saison deux qui diluent le propos. Il prédomine pour le moment des grandes qualités, comme le contraste claustrophobique des salles de gym, cage versus les paysages de Californie. Les situations qui permettent autant d'éprouver les personnages que de les faire évoluer. Les acteurs brillants, Frank Grillo (qui se rachète une conduite depuis les catastrophiques American Nightmare (comme leur nom les indique)...


Il existe tant de familles dysfonctionnelles dans nos séries, adoptez les Kaluna, le temps d'un week-end, pendant les vacances, ils le méritent bien plus que d'autres...

Cosette-W
8
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le 2 juin 2017

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Cosette-W

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