le 19 déc. 2019
좀비 게임
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De la corruption policière, dans « Hard Day », à la corruption gouvernementale et médiatique dans « Tunnel », Kim Seong-hun propose une nouvelle relecture du thème, centré sur une époque féodale coréenne. Issu du webcomic « The Kingdom of the Gods », Kim Eun-hee cherche à réconcilier le pays avec le sous-genre de l’épouvante. Il ne laisse alors aucun répit à un public, curieux de redécouvrir les codes des zombies dans un environnement déjà hostile. De ce côté-là, on se rapproche du western américain, avec des plans chauds, où les cavaliers parcourent des espaces boisées et montagneuses, avec majestuosité. La claque visuelle est promise, mais ce sera le scénario qui se montrera plus séduisant et décisif. À l’heure où les manières royales dominent un peuple affamé, il faudra y voir une métaphore, subtile et intelligente, qui offrira à la fois un drame satirique et un très bon divertissement.
La trahison et les mensonges alimentent d’entrée le débat et les mystères qu’entoure une maladie inconnue. L’agonie est dans tous les rangs, de la noblesse au paysan et ce sera l’interaction entre ces deux univers qui vont susciter tout notre intérêt. Mais l’émissaire de la paix viendra tout de même du Prince Chang (Ji-hoon Ju), sujet à controverse, mais qui est nuancé par le grand cœur qu’il possède. Digne héritier d’un trône suspect, il s’efforce de répandre conseils et sagesse autour de lui, accompagné de son fidèle serviteur et protecteur Moo-Young (Sang-ho Kim). Cependant, partout où ils passent, l’angoisse leur servira l’adrénaline, tout comme pour le spectateur qui ne cessera d’être surpris par autant d’audace et de créativité. D’une part, la reconstitution médiévale regorge de magnificence, entre décor et costumes. D’autre part, l’horreur distrait. Le conflit entre la royauté et les pauvres ne suffit plus et il fallait ce genre de fantaisie pour pimenter des nuits très agitées.
Le second arc de la corruption gouvernementale explore cette pression invisible et pourtant mortelle qu’elle a sur une population, où la vie constitue le seul prestige qui lui reste. La fuite n’est pourtant pas la meilleure des comparaisons, bien que l’on préfère énormément le mouvement au gore. Et dans cette mêlée apocalyptique, le refrain sera bien connu, car les monstres courent très vite, mais ne chassent que temporairement. Il y aura donc un temps d’adaptation avant que la série décolle et cela se fait au terme du second épisode, qui aura fini d’exposer le jeu de pouvoir qui empoisonne l’esprit des protagonistes. Sur ce point, la mise en scène et les transitions servent bien la narration, jusqu’à nous sensibiliser sur de nombreux aspects. Cette série nous interroge sur nos manières et notre bienveillance, qui ne peuvent pas forcément sauver un monde. Les enfants seront également au cœur du chaos, car les dommages collatéraux sont une réalité qui est difficile à accepter.
« Kingdom » est une œuvre fascinante, qui n’a rien à envier aux séries Z du genre. Il trouve un bon équilibre entre l’épouvante, le ton comique et la dramaturgie coréenne. On en profite surtout pour exposer cette fameuse satire, alertant que le peuple est affamé et cherche à tout prix à lutter contre un ennemi commun, qui n’existe que la nuit et pour d’autres le jour. Entre le désir d’enquêter sur les origines de l’épidémie et de l’évolution psychologique du prince, le spectateur n’aura pas le temps de s’ennuyer. Du haut de ses six épisodes immersifs et palpitants, il n’y aura aucun répit, ni pour lui, ni pour les protagonistes, qu’importe leur grade. La chair est soit fraîche, soit vengeresse.
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Créée
le 18 juil. 2019
Critique lue 562 fois
le 19 déc. 2019
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