Prenons le temps d'être en famille

Kokkoku est un animé original, vraiment original. Un thriller fantastique qui prend place dans un univers figé, et qui s’en sert autant dans le fond que dans la forme. Mais aussi un animé qui parle de la famille, des liens et de l’indépendance avec brio.
Kokkoku raconte la vie de famille particulière de Juri, une fille fraichement sortie de l’université, qui vit avec un grand frère hikikomori, un père récèmment devenu chômeur, une sœur mère seule avec son fils encore très jeune (autour de cinq ou six ans, je pense) et son grand-père adoré. Un jour, son frère et son neveu se font enlevés, et le grand-père décide d’amener Juri et son père dans un monde parallèle étrange, ou tout est figé. De là va commencer une sacrée aventure pour cette famille atypique et brisé. Une intrigue intéressante, qui part d’un point qui devient très vite secondaire. La menace de cette secte, les règles de ce monde parallèle, les Administrateurs… On est très vite plongé dans le Stasis, et on s’y plait dès le premier épisode. Comme figé, si je peux me permettre. L’intrigue gère bien ses mystères, les révélations sont bien dosées sur la longueur des douze épisodes. Une des qualités majeures de Kokkoku : son anti-manichéisme. Ici, pas de gentil, pas de méchants : les rôles, les motivations sont plus profondes que ça. Que ce soit l’héroine courageuse et forte Juri ou le gourou Sugawa, les deux nemesis de l’animé, ils prennent de bonnes et de mauvaises décisions ou hésitent… Tous les personnages sont humains, attachants avec leurs qualités et leurs défauts. Et ils évoluent au cours de l’animé. L’épisode final montre l’apogée de cette évolution sur douze épisodes, avec un final émouvant sur la famille et le fait d’aimer d’où l’on vient. Parce que ce n’est pas si mal la famille, au fond… Le seul petit souci de Kokkoku : le manque d’explications. Le pourquoi du Stasis reste peu clair, et les explications du dernier épisode n’apporte pas grand-chose. Mais on voit bien que ce n’est pas ça l’important.
Kokkoku a une particularité : le monde figé. Et la réalisation s’en sert, avec beaucoup d’effets visuels stylés. Les personnages se retrouvent souvent a utilisé le fait que tout est figé, et ça fonctionne avec une bonne utilisation d’effets CGI. Par moments, on a droit a des chara-design mal finis dans les plans larges. Mais c’est relativement courant, même dans les animés techniquement bons. Ce quartier figé dans le crépuscule est très joli, une ambiance chaleureuse et mystique qui permet d’encore plus rentrer dans l’histoire.
Kokkoku, c’est un très, très bon animé. Original, touchant et accrocheur, il propose une histoire avec des messages solides et compréhensible, sans le marteler ou être moralisateur. On est loin des clichés, et ça fait du bien de temps en temps, un animé sans clichés du genre…