Lors de l’annonce de l’adaptation en drama de Kyou wa kaisha yasumimasu, j’étais ravie. Je n’avais pas encore lu le manga pourtant mais le titre m’intriguait tellement que cela me suffisait amplement. Puis, j’ai pu lire le manga qui m’a enchantée et ensuite, je me suis lancée dans le manga qui a été une vraie déception. En fait, j’ai tout bonnement eu l’impression qu’il y avait un fossé entre l’esprit qui se dégageait du manga et la fadeur du drama. En fait, il n’y a que le début que j’ai apprécié. Le reste n’a été qu’un long visionnage assez ennuyeux et guère convaincant.
L’intrigue est fondamentalement respectée au début avec Hanae, poisson séché de son état mais toujours très soucieuse de bien faire les choses dans l’entreprise où elle travaille. Jusque-là, tout va bien… Mais la suite n’est qu’une succession d’éléments maladroits et très mal agencés. Là où la petite précipitation du manga ne me gênait pas, ici, ce fut tout l’inverse. Le problème du drama, c’est qu’il ne peut pas tant se permettre de précipiter les choses car on sent tout de suite un décalage. Or là, on a surtout l’impression que tout s’enchaîne trop simplement sans qu’il y ait eu du travail derrière. Les interrogations de l’héroïne sont loin d’être inintéressantes mais elle est tellement cantonnée à un rôle d’ingénue qu’au bout d’un moment, cela m’exaspérait. Je veux bien qu’elle soit ignorante des choses de l’amour mais ses nombreux plans sur la comète relevaient quand même du surréalisme. En outre, on n’a pas de surprises. Dans le manga, on sent quand même une certaine tension entre les personnages alors que dans le drama, la sauce ne prend pas : on pressent tout (réactions comme dires des personnages) et on a la vague sensation que l’ensemble manque d’harmonie quand ce n’est pas d’alchimie entre les personnages. Cela est bien dommage.
En dépit de tout, on arrive quand même à se mettre à la place de Hanae et notamment du regard désapprobateur de cette société qui pointe du doigt quand on est encore célibataire à l’approche de la trentaine. Il y a un point que j’ai trouvé plutôt bien mis en avant, c’est le rôle des parents. Dans le manga, les parents de Hanae semble plutôt bien accepter la situation (ils sont certes, anxieux, mais pas au point de désapprouver cette relation) alors que dans le drama, on a une situation un peu plus réaliste avec un père qui campe sur ses positions et qui n’accepte pas du tout Yûto. Cet aspect va d’ailleurs amener une situation plutôt intéressante avec une Hanae qui va alors prendre une décision surprenante. A ce moment, je me suis dit que la direction pouvait être intéressante sauf que cela ne dure pas et la série retombe dans ses travers apportant parfois son lot de clichés… J’ai vraiment eu beaucoup de mal à m’attacher à la relation Hanae/Yûto parce qu’elle manque de peps. On tombe un peu trop dans le gnangnan et les fantasmes de l’héroïne ne sont pas vraiment amusants. Dans le manga, c’est pourtant la force du titre et là, cela tombe à plat…
J’aurais aimé pouvoir dire que le triangle amoureux pourrait sauver quelque peu le drama mais c’est une nouvelle désillusion. Le personnage d’Asao n’apporte rien à mon sens. Il n’est pas aussi truculent dans le manga (pas faut d’essayer). Certes, il conserve cet aspect perspicace mais il reste bien fade. Par ailleurs, je ne le trouve pas réellement exploité dans le drama. On a surtout l’impression de focaliser essentiellement sur Hanae/Yûto alors que pour moi, il aurait dû avoir un vrai rôle à jouer. A nouveau, la matière n’est pas du tout exploitée…
Concernant les personnages, je les ai trouvés assez lourds. En premier lieu, l’héroïne. On arrive facilement à comprendre ses tourments et ses questionnements surtout qu’à son âge, c’est presque normal mais pourquoi cette volonté de surenchérir quand elle tombe dans ses excentricités ? Les rêves qu’elle fait m’ont paru bien souvent inutiles. Je suppose qu’on voulait jouer sur la carte de l’humour et certains sont amusants mais franchement, c’est trop exagéré. En outre, ils sont absents dans le manga donc cet accessoire ne sert réellement pas. Par ailleurs, j’étais un peu déçue que l’on fasse de Hanae, la caricature de la jeune fille naïve et sans expérience. Certes, elle est sans expérience mais pas au point d’avoir des réflexions aussi nunuches parfois. On va parfois voir le personnage avoir une réaction inattendue pour notre plus grande surprise mais très fréquemment, elle passe pour un modèle de candeur. Toutefois, j’ai quand même apprécié le fait que tout passe par sa narration. Une façon de mieux vivre ce qu’elle ressent. Ensuite, on a Yûto qui est si mignon dans le manga et si lisse dans le drama… Il ne m’a pas séduite malheureusement. Même s’il a des réactions très touchantes. L’acteur manque un peu de spontanéité alors du coup, j’ai commencé à craindre pour Strobe Edge puisque c’est lui qui incarne Ren. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais il donnait parfois l’impression d’être en décalage… Enfin, Asao manque cruellement de charisme. Je n’ai pas assez ressenti sa verve puis il fait plus « bouche-trou » que rival dans le drama. Et puis, comme souvent, on pourra regretter un côté surjoué venant davantage des personnages secondaires toutefois.
Ajoutons à cela une réalisation qui apporte pas mal de modifications par rapport à la trame originale. Quant à la fin, c’est vraisemblablement une fin alternative car le manga est toujours en cours au Japon. Il y a toutefois des maladresses et un manque de soin dans les détails.
Il y a toutefois un aspect qui m’a plu dans ces changements, c’est l’intégration de Mamoru, le chien de Hanae. Il ne me semble pas présent dans le manga. Ici, sa relation avec l’héroïne est amusante. Il est un peu son confident muet. C’est vrai que cela n’apporte rien mais je trouvais cela quand même drôle.
La musique manque de caractère. Je la voyais vraiment différemment. Je n’ai pas accroché à la chanson finale comme aux thèmes du drama.
Je n’ai pas été vraiment convaincue par cette adaptation. Toutefois, vous pouvez vous y pencher. Je préfère vous recommander le manga qui est beaucoup mieux mis en scène.
