En panne d'amour pour l'animation depuis quelques années, j'ai au début été réticent à me lancer dans un nouvel animé malgré les nombreux conseils de mon entourage. Résultat, j'ai regardé l'intégrale des 25 épisodes de la saison 1 en 24h.
Shingeki no kyojin est de qualité sur bien des points :
- La bande son est magnifique, mêlant les thèmes épiques/dépressifs se permettant d'ajouter des chansons de qualité en plein cœur des épisodes, chantés en allemand ou en anglais, fait rare pour le souligner.
- Le chara design est propre, même si au début on a le sentiment d'un clonage approximatif des protagonistes, le série saura d'elle même nous faire déchanter a ce sujet. Plusieurs stéréo-types il est vrai, l'intellectuel, la 1ere de la classe, l'inconscient qui braille beaucoup etc. mais en même temps, difficile de raconter une histoire avec 10 personnages emprunts de la même personnalité.
- L'animation est fabuleuse, mêlant la 3D et les plans cinéma, on est très très loin d'un Naruto ou d'un Bleach, bienvenue en 2014. Le dynamisme des scènes d'actions et les angles de "caméra" ou prises de vues sont subtils et très bien exécutés synonyme d'un storyboard de qualité.
- L'ambiance, génialissime de désespoir, nauséabonde, quand on est au plus bas, Shingeki no kyojin nous montre que l'on peut tomber encore plus bas, encore et encore, semblable au crescendo dramatique de la fin d'un Mai-Hime, le fan service en moins. L'auteur tue des personnages principaux comme autant de baffes dans la gueule que l'ont reçois, a la manière d'un Oz, on se demande comment l'histoire va pouvoir continuer a avancer, et ici point de boules de cristal pour un happy ending.
- La psychologie des personnages; des moments de rage profonde, de pétages de plombs, comme on en vois de moins en moins dans les shonen, des personnages qui prennent les mauvaises décisions, qui sont mal dans leur peau, semblable a ce niveau a un; excusez-moi du peu : Evangelion.
Que dire lorsque Rivaille (Personnage doté d'une carapace psychologique totale) croise les cadavres de ses amis, ou utilise leurs corps pour gagner du temps, nous dépeignant un personnage vide de sentiments, jusqu’à un plan fixe de 10 secondes sur ses yeux qui suffit alors a nous faire imaginer tout ce qui passe dans sa tête. Entre fascination, haine et douleur refoulée qui le détruit complétement en dedans. Par moments Shingeki no kyojin prend aux tripes, et ce dès l'épisode un (et deux), ou la peur est mise sur un piédestal et nous montre a quel point la haine de l'autre peut grandir dans les yeux d'un enfant, a travers les années.
- Les cliffhangers & intrigue : Même si certains sont télescopés et prévisibles, comme l'identité du titan féminin, d'autres sont de grande qualité, et nous font penser que l'auteur a déjà toute son histoire en tête, du début a la fin. Quid du dehors ? De l'origine des titans ? Du titan cuirassé ? Du titan géant ? Qui est a l'intérieur ? Quel est ce titan apparaissant après les dernières secondes du générique de fin du 25eme épisode ? La clé ? La clé dans Shingeki no kyojin, c'est un peu la trappe dans Lost. Une drogue pure de suspense et d'attente.
- Le rythme : Un format de saisons semblable aux séries live, nous permet d'éviter le syndrome Naruto, de l'ennui profond du rien, ça avance en permanence, même très vite pas moment. Semblable aux séries de HBO, on sens qu'on est pas la pour faire du pognon sur du vide.
- Morale et idées : Shingeki no kyojin questionne sur la chaîne alimentaire, que se passerait-il si l'homme n'en serais plus au sommet ? Questionne sur le fait que les meilleurs dirigeant ne sont pas forcement ceux qui veulent sauver tout le monde, mais ceux qui sacrifient des gens pour réellement faire bouger et avancer les choses et en prendre toute la responsabilité sur leur épaules. Questionne sur la différence entre l'héroïsme et l'inconscience, avec les productions actuelles on a tendance a ne plus trop faire la différence, vu que l'inconscience se solde en majeure partie des cas par des succès. Ici non. Dans la vie non plus.
La saison 2 est d'ors et déjà très attendue et confirmera ou infirmera la recette, Il y a encore beaucoup de place pour l'intrigue et faire grandir les personnages annexes, miss patate en tête !