La (Dis)Corde

Intrigué par le format mini-série en trois épisodes (téléfilm divisé en trois parties ?) et le Pitch, je me suis laissé embarquer dans La Corde. En me renseignant un petit peu, j'ai vu qu'il s'agissait d'une réal de Dominique Rocher dont j'avais adoré le film La nuit a dévoré le monde.

Dans une base scientifique isolée au milieu de la forêt norvégienne, des chercheurs veulent percer les secrets de l'univers. Cependant, une corde attise leur curiosité : où, (mais surtout), jusqu'où va-telle ?

Petite allégorie fantastique de l'inconnu et de la recherche de vérité, la corde divise ses personnages et les confronte à leurs démons les plus profonds. La suivre, c'est s'exposer à une quête intérieure dangereuse. Que ce soit de remettre ses croyances en question, d'y voir l'espoir ou le salut, la corde reste figée, silencieuse, mystérieuse, et réticente à livrer un quelconque mystère. De ce postulat, on peut poser de nombreuses questions, et creuser ses personnages de multiples façons. La question de la foi et de la morale, au coeur du propos de la série, permet de traiter de sujets divers : maladie, dépression, couple, culpabilité, absence de foi, sans nous étouffer, mais en tapant parfois assez juste. Au final, peu de réponses, (aucune d'ailleurs), juste un aveuglement face aux mystères encore nombreux de la vie. Et, car cela va souvent de paire avec l'incompréhension : de la violence, de la déraison, du conflit. Le tout dans une ambiance parfois assez monotone, parfois sonnant creuse, mais globalement absorbante.

Des écueils dans la mise en scène parfois, et dans le jeu d'acteur, mais une assez bonne surprise tout de même. J'aime à voir un peu de fantastique habiter le cinéma français. Le tout, dans un minimalisme quasi total, inspire beaucoup quant à la parfois simplicité de créer l'étrange avec très peu : non pas avec un bout de ficelle cette fois ci, mais avec un bout de corde.