Courte série nous montrant l’envers du décor du milieu de la communication, la Fièvre est réussie, mais par moment ambiguë et sur certains aspect assez irréaliste.
L’histoire nous raconte l’emballement médiatique, suite au coup de tête d’un joueur de foot à la peau d’ébène : Fode Tiam sur son entraîneur au teint albe, lors d’une remise des prix. Ce geste, accompagné d’un ‘’sal Toubab’’ crée un certain tumulte sur les réseaux sociaux, et on suppose dans la société française, qui, pris de fièvre, se cabre sur des questions de couleur de peau et d’identité.
C’est des choses que l’on connaît… certaines chaînes d’info - appartenant au même groupe que celui produisant la série - en ont fait leur fond de commerce. On n’est pas trop dépaysé par rapport à la ‘’réalité’’.
L’intérêt du récit étant de voir comment les communicants tirent les ficelles, manipulent l’opinion. C’est plutôt instructif, même si par moment des termes compliqués sont balancés à tort et à travers sans trop de pédagogie.
Globalement le récit se concentre sur deux anciennes amies : Samuelle Berger et Marie Kinsky, la première travaillant dans une boite de communication la seconde étant stand-uppeuse et éminence grise de politicien.
J’ai trouvé que ces deux personnages étaient trop omnipotents, à elles seule, dans des directions contraires elles influencent l’opinion de tout le pays. Au bout d’un moment cela ne m’a plus semblé vraisemblable. Le réel est aussi fait de chose qu’on ne contrôle pas, qui nous échappe.
Même si l’héroïne, Samuelle Berge est attachante, elle est tout de même assez ambiguë, à l’image de la série, qui finalement fait le jeu de ce qu’elle prétend dénoncé. Du moins c’est mon avis.
Quant à Marie Kinsky, elle ressemble à une méchante nazi tout droit sortie d’un James Bond, le sourire et le maquillage en plus. Elle est bien trop caricaturale pour que l’on y croit.
Il aurait été intéressant, je trouve, de plus creuser les motivations de ces deux personnages.
Les personnages secondaires, son quant à eux plus réaliste, Fode Tiam notamment, son entraîneur aussi, Kenza Chelbi la militante décoloniale. On n’est pas nécessairement d’accord avec eux, mais le fait qu’ils aient des hésitations, des failles, qu’ils évoluent au court du récit, les rend plus palpable et attachant.
La série ne dure que six épisodes et le rythme de cette dernière est soutenu, point de longueur inutile, la construction scénaristique nous amène des éléments à chaque épisode sans trop tomber dans la facilité du cliffhanger factice de fin d’épisode.
Cependant le récit ne se conclu pas, et il faudra attendre une seconde saison pour connaître la suite.