Le Code
6.3
Le Code

Série France 2 (2021)

Le Code : Mieux vaudrait passer en feux de route, ce serait plus éblouissant...

J'ai toujours été un ennemi de ce genre de "format" de durée comme on dit !
52 mn pour" expédier" un film ! Pourvu qu'au cinoche ils n'aient pas la même idée :on viendra à peine de s'asseoir qu'il faudra se relever. Encore qu'on vous aiit déjà "sucré" toute la première partie d'après guerre avec les informations de ce foutu coq (Pathé) et autre mises en bouche.
Par contre la publicité qui n'est plus de Jean Mineur et de son Balzac 0001 elle, continue de polluer nos écrans, petits et grands. Et porte atteinte à notre liberté : elle nous est imposée... Que ce soit sur petit ou grand écran, et même dans les rues !
Beau sujet de thèse pour un avocat qui défendrait l'audio-visuel ?
Voici donc une nouvelle mini-série de six épisodes qu'en s'y mettant à trois, des créateurs ont pondu, inspirés qu'ils étaient par le barreau.
Pour une fois, ce ne sera pas des flics mais ceux qui aident le soir même à faire sortir de prison ceux qui y sont entrés quelques heures avant. Où qui rendent le divorce aussi coûteux. Et qui expliquent au juge pourquoi "Omar m'a tuer" n'est pas un crustacé nul en orthographe qui s'attaque aux petites vieilles !
Et pour mieux nous servir dans cette diversion au palais de justice, ils s'y sont mis à six scénaristes. Un pour chaque épisode qui, heureusement, est différent des autres... Mais qu'il convient d'expédier en 52 mn.
Pour la pub, c'est raté ! J'enregistre et la vire ! L'avantage aussi c'est que quand je n'ai pas le temps de regarder, je me constitue mon propre "replay" comme disent les anglophiles. Et je viens de visionner le premier opus, vaguement inquiet de ce "code" qu'on s'est ingénié à compliquer depuis Napoléon, au point qu'il ne le reconnaîtrait plus ! Même les juges y perdent leur latin. Dura lex ?
J'ai vu le premier épisode : pas ennuyeux. On fait ce qu'on peut avec le temps et les artistes qu'on a... C'est comme avec le TGV quand on est aux WC : le train va tellement vite qu'on a peine le temps de s'essuyer !
La défense s'attaque ici à une histoire déjà vue et revue... Rien de bien nouveau pour le thème, c'est du réchauffé. Et à s'attaquer aux vices de procédure, ça me fait penser aux méthodes qu'employait tout jeune un avocat du barreau de Lille (aussi) ayant (lui) bien tourné : il est ministre de l'Intérieur.
Dommage, dans ce récit on a cru bon d'en ajouter et en sur-rajouter pour faire dense sur un temps réduit. Et quand l'emballage-cadeau est plus réussi que le cadeau lui-même, on est déçu...
Quand au casting, l'acteur jouant le rôle de président m'a impressionné : plus vrai que nature.
Cet avocat plombé (Daiel Njo Lobé), sur lequel il n'y a pas que le ciel qui lui soit tombé sur la tête, m'a suscité un peu d'empathie. Hélas, il y a des acteurs au casting soit sociétaires de la télé du service public, soit pas très crédibles. Mais aussi de bons comédiens. A 50/ 50 ! Comme ma note.
A suivre ? Bénéfice du doute...


Second opus visionné, et je deviens de plus en plus enthousiaste. Ce tribunal, on s'y croirait ! Ca m'a rappelé la fois où je devais y comparaître, en vue de mon assermentation professionnelle : plus impressionnant qu'on pourrait le penser, et je me suis même offert un petit réconfortant après, dans le bistrot du coin qu'on voit dans le film !
Le scénario est palpitant, et assez proche de la réalité : encore que je pensais qu'un avocat n'avait pas le droit de plaider en faveur de ses proches! Même satisfaction pour les acteurs. Impressionnants de vérité... Quels castings ! Depuis le jeune qu'on accuse de meurtre, saisissant lui, de réalité, d'agressivité -"comme un "animal" traqué"-... l'avocat général, aussi éblouissant de vérité qu'à vouloir ajouter une tête à son"tableau de chasse à cour" (d'assises) !
(Je vais demander le maximum confie-t-il, prédico-provocateur, à l'avocat défenseur)
Idriss Toma reste conforme à mon impression premièr : parfait, et il est astucieux de le placer dans un contexte où il est lui même confronté à des problèmes judiciaires avec sa Chloé (pas rouquine)
Dommage quand même qu'on en abuse avec "cette dame aux clebs" qui ne se trouve pas au-dessus mais dans sa tête.

Je n'en suis pas habituellement fan mais même Naidra Ayadi nous fait un grand numéro très réussi en se frottant à un cador de la magistratureaussi virtuose : ce n'est plus un tribunal mais un combat sur un ring : très réussi (quoiqu'elle ait failli y perdre un oeil) Même les seconds rôles sont bien décernés comme ceux de la grand-mère de l'accusé, ou encore du président du tribunal (Pascal Casanova) à la moue souriante voire sarcastique ! Superbe. Peut-être pas mécontent de voir l'accusation s'en prendre "plein le palais" (au sens propre comme au figuré, c'est à dire dans la g...) Seule Christiane Millet dépare dans ce florilège : elle n'incarne pas vraiment cette race d'anciennes avocates réputées ayant fait florès, mais qui dès l'âge de la retaite venue ou même largement dépassé, se contentaient d'engranger une partie des royalties en déléguant leur plaidoirie à leurs jeunes confrères embauchées ! Les traifs restant les mêmes !
J'ai toujours "dans la boite" les deux épisodes suivants en attente de visionnement : vont-ils m'amener à ajouter une étoile à cette série prometteuse ?
En attendant, c'est aussi bien et même un "chouïa mieux que "La loi de ...." qui était aussi une série sur les tribunaux remarquable, mais trop sujette au brio (ou pas) de ;'avocat de la défense : Jouniau y avait fait un flop !
Mise en délibéré du jugement au prochain épisode !
France 2 aurait-il réussi un redressement spectaculaire de la sélection de ses feuilletons ?


Troisième épisode qui traite du sujet ô combien délicat du viol : "parole contre parole" dont le dilemne
ne facilite pas le verdict populaire... Et c'était une gageure de vouloir traiter ça en pas même une heure. Gageure ? Non : désinvolture scénaristique pour un sujet aussi bâteau. Comme si ça ne suffisait pas, on emm... ce pauvre avocat avec sa teigne de fille, ((mais de quel droit une mijaurée juge-t-elle ses parents ?) ses problèmes de cerveau (un avocat pour officier ne doit-il pas être en pleine possession de ses moyens ?) et on vient ajouter d'autres énigmes dans celle-ci déjà bien compliquée. Alors la plaignante : violée ou consentante ?
"Abondance de biens ne nuit pas" dit le proverbe, et bien là si : là entassés dans 52 mmn ça déborde... Trop de choses viennent opacifier une histoire pas déjà limpide.
C'est comme si on avait foulu mettre un litre de vin dans une bouteille de 75 cl !
Je maintiens jusqu'à plus amples diffusions ma notatin de six étoiles et conseille à Idriss d'aller voir d'urgence son médecin !
Millet est toujours aussi peu crédible... Là, ça semble aussi difficile à soigner.


Quatrième épisode où l'on aborde le milieu des dealers et la bestialité criminelle des forçats de la drogue... Aussi bien mijoté que les deux premiers et qui vaut cette septième étoile que j'attribue à la série 2021 (Je déteste "saison", barbarisme stupide. ... A voir la tronche des marchands de came, on se demande si ce sont des artistes où de vraies crapules ? Comme d'hab, on a tenu à faire 52 mn compliquées en entassant plusieurs choses, mais faisons-nous une raison.
Des bizarreries aussi : on aurait changé de Palais de justice ? Réapparition surprise du procureur déjà vu dans un autre épisode : sans contexte le meilleur acteur dans cette série qui m'a rappelé Noiret, Rochefort, Marielle qui ont dû attendre la cinquantaine pour acquérir la notoriété ou se voir attribuer un rôle principal : j'ai nommé Grégoire Bonnet ! Il est stupéfiant de réalisme, de félonie, de trahison de la parole donnée au point de rouler dans la farine le plus jeune avocat du cabinet ayant cédé à son marché de dupes ! La justesse de jeu de cet acteur de 55 ans est stupéfiante et m'a rappelé les brillantes interprétations et pétrifiantes de réalité des Michel Bouquet, Jacques Monod(...) excellant dans ces rôles de sadiques impitoyables pour que justice se fasse.
Au point de s'interroger : l'accusation conclut-erlle parfois de tels manigances "arrangées" avec la défense ? N'y a-t-il pas déni de justice ?
Et pour en revenir à Bonnet, qui tourne avec l'endurance d'un douze cylindres automobile (car il est loin d'être intermittent du spectacle) quant va-t-on lui donner un grand premier rôle à la mesure de son talent ? (...Je ne suis ni de la famille, ni de ses amis...) Quel gtrand art dans le cynisme !
Même appréciation formidable pour Nadia Ayad qui renouvelle son numéro de haute-voltige dans la défense de la veuve et de l'orphelin osant braver ce vieux briscard de procureur prêt à tout.
Stupéfiante et plus vraie que nature dans un rôle sur mesure !
Avant -dernier épisode :
Grand retour de l'avocate ayant jusqu'alors été en pré-retraite. One woman-show désolant qui milite pour l'adage : place aux jeunes. Sinon, l'intrigue est bien ficelée et aussi "bordélique" que d'habitude. Quand fera-t-on simple ? Curieusement, alors qu'on voit le beffroi de Lille un peu partout, comment et pourquoi le générique ne spécifie-t-il que la Région "Grand-Est" ? Abstraction démocratique ?
Sinon, c'est vivant et toujours agréable à découvrir ...
Sixième et dernier épisode :
Ca ne s'arrange pas pour la santé d'Idriss... Mais Nadia va terrasser ses adversaires ! Un épisode qui aura au-moins le mérite de ne pas chercher à imiter le précédent... Chloé commence à devenir agaçante. Un épisode plus pathos que les autres et qui cède à une facilité à laquelle on s'attendait.
France 2 le 01,08 et 15.12.2021

270345
7
Écrit par

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le 8 déc. 2021

Critique lue 506 fois

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