Laissez-moi passer, je suis gynécologue!

Mon premier contact avec cette série a été via les private jokes que deux de mes amies se balançaient sans cesse. Puis je me suis décidé à faire le marathon des trois saisons en pleine dépression. Et là, ce fut le coup de cœur. Alors abordons les défauts car oui, il y en a. Est-ce à cause de son âge ou de ses créateurs ou des deux, mais il y a dans cette série des vannes dont on pourrait se passer, genre "oh lol je suis énervée parce que j’ai mes règles" ou "les transgenres ce sont des madame-monsieur". Il y a également des vannes qui ont tendance à tirer en longueur (le dernier épisode de la saison 3 est un vrai supplice) et les moments qui sont supposés être de la gêne comique deviennent un peu chiants. Tout cela peut-être gênant et je ne dirais que ce n’est pas tant une question de goût que de tolérance quant à ces défauts qui sont bien concrets.

Pour passer aux qualités car c’est bien de ça que j’aimerai parler, passons à l’évidence : c’est une parodie de sitcom/soap-opéra/drame/romance. Et dans ce domaine, la série fait mouche. De nombreux codes sont parodiés, à commencer par la dramatisation. Chaque ligne de dialogue est dans un surjeu hilarant, chaque fin de phrase est soulignée par un effet excessivement dramatique, cette série est dans le too-much constant.

• Ne vous réjouissez pas trop vite. Elles ont remporté comme prix de consolation… un grille-pain !


• énaiiiiiiiiiiiiiiiiiiin !!!

Sont également parodiés le coté cheap des sitcoms exagéré à outrance et les clichés parfois poussés à l’absurde, comme le fait que chaque personnage de la série veuille prendre le contrôle de l’entreprise familiale de façon régulière, ou parfois déconstruits savoureusement comme lorsque le couple règle un malentendu par le biais d’une discussion posée plutôt que de laisser le quiproquo durer.

Une autre qualité de la série est son rythme. Car si j’ai souligné plus haut que quelques gags tirent douloureusement en longueur, l’ensemble reste géré d’une main de maître. Les répliques débiles fusent de tout bord et on n’a pas fini de rire d’un jeu de mot pourri que deux autres ont déjà été énoncés.

Ajouter à cela un comique absurde savoureux, un accent québécois poussé à l’extrême, des acteurs en roue libre et un 4ème mur qui a volé en éclat tant de fois qu’on croirait la série scénarisée par Deadpool, et on obtient une réussite.

Alors certes, l’ensemble n’est pas parfait, mais je vous recommanderais tout de même de vous essayer à l’épisode pilote qui est parfaitement représentatif de tout ce que l’on trouve dans cette série de bon comme mauvais, et qui vous permettra vite de voir si celle-ci est faite pour vous.