Ce documentaire de trois épisodes d'une heure chacun portant sur David Berkowitz, qui se faisait appeler le "Fils de Sam", ne m'a pas complètement convaincu. Ce tueur a assassiné six jeunes femmes plus des tentatives sur d'autres personnes, entre 1976 et 1977 à New York, sans mobile apparent. Berkowitz va rapidement signer ses meurtres en narguant la police et les journalistes avec plusieurs lettres manuscrites. Dans l’une d'elles, l’homme révèle qu’il est ''le fils de Sam''. Le contexte très violent du New York au milieu des seventies est bien rendu, une ville au bord de la faillite avec de nombreux quartiers à l'abandon. La panique dans la ville va être totale. Déception d'abord sur la forme, trois heures, c'est trop long et c'est vrai que l'ennui pointe plus d'une fois le bout de son nez avec ses crimes répétitifs (le mode opératoire de Berkowitz est le même jusqu'à son arrestation). Ensuite, ces crimes sont reconstitués avec des comédiens et comédiennes ainsi que les interrogatoires, ce qui crée un mélange réalité-fiction qui a tendance à m'agacer.
Déception enfin sur le fond car c'est la parole de Berkowitz qui prédomine (toujours en vie et en prison en 2025, libérable depuis 2002), à travers les interviews enregistrées qu'il a accordées en prison à un journaliste où il peut dérouler son histoire (réelle ou inventée?) d'enfant solitaire voire rejeté, expliquant qu'il entendait des voix qui lui ordonnaient de tuer...On sent un personnage totalement narcissique, arrivant souriant au tribunal pour son procès, pervers, menteur (il a affirmé qu'il faisait partie d'une secte satanique dont les disciples l'avaient aidé à tuer avant de se rétracter...) et manipulateur, mettant en scène son arrestation et plaidant la folie, ne cessant d'exprimer des remords sans qu'il apparaisse sincère une seule fois. Même si les familles des victimes et leurs proches sont interviewés, ce documentaire est à mon goût trop complaisant pour un tueur en série aujourd'hui encore avide de publicité. "Je voulais être quelqu'un" dit-il au journaliste comme si cela justifiait simplement l'horreur dont il s'est rendu coupable...