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Il fallait au moins l'expérience de Weiss et Benioff pour empêcher cette adaptation de la renommée trilogie littéraire de Liu Cixin de sombrer dans la superficialité quantitative habituelle des prods Netflix. Ils nous plongent donc dans cette odyssée métaphysique de l'humanité, légèrement hard-SF, qui relate la prise de contact entre une civilisation extraterrestre fuyant la fatalité de son monde et les scientifiques de la Terre. Se déroulant sur plusieurs époques, des premiers signaux interstellaires envoyés dans les années 60 aux avertissements contemporains de cette race à la technologie ubiquiste, cette invasion s'impose comme une des mieux écrites de la culture SF.


L'humanité doit alors repousser les limites de sa connaissance et préparer une contre-attaque, qui soulève des questions morales, notamment la notion d'individualisme ou sacrifice face au bien commun. On ressent la profondeur des thématiques de Cixin, à travers cette obsession de la vérité existentielle, ainsi que la métaphysique entremêlée à la cosmogonie et théologie. Les concepts intrigants sont retranscrits en séquences visuelles marquantes, pleines de grandeur. Malgré quelques rendus plus numériques sur certaines scènes majeures (épisode 5), les effets spéciaux sont bluffants, dignes de HBO. On retrouve un esprit qui rappelle le film Contact, mais aussi 1899, Westworld, The OA, ainsi que le cinéma de Garland, en un beau mélange de SF rétro et moderne. C'est très bien filmé, en particulier les décors austères des camps chinois et architectures scientifiques. Par contre, les scènes contemporaines sont très informelles, un peu comme les films superhéroiques de Sony.


Cette première saison montre l'importance des psychés des protagonistes, et s'y attarde en une construction atmosphérique qui prend son temps, élevée par les cordes pianotées de Djawadi. Le casting aligne Pryce, Avepo, Bradley, González et Cunningham pour les plus connus, mais c'est surtout Benedict Wong qui s'en sort le mieux, en détective liant les pièces du puzzle et cherchant à donner du sens à tout cela. On est face à l'initiation d'une saga SF à l'envergure insondable qui coche les cases avant-gardisme technologique, d'anticipation, d'émerveillement curieux, ainsi que de terreur de l'inconnu, en espérant y voir la finalité du récit.

AntoineRA
7
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le 22 avr. 2024

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AntoineRA

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