Je ne sais pas comment on fabrique des fiches sur Sens Critique, il y en a une sur la série de 25 épisodes, mais pas sur le film de 30 minutes.
Je n'ai pas vu la série, mais elle est très critiquée pour son animation et son non respect du caractère de la nature comique du manga. Et, du coup, on nous invite à plutôt se reporter à ce film de 30 minutes pour avoir une idée du manga, sauf que c'est mauvais.
Ce qui m'a attiré sur ce titre, outre le fait de tomber par hasard dessus, c'est la mention "Hamelin" dans un animé japonais. J'ai immédiatement identifié la référence au conte des frères Grimm (ce n'est pas d'eux, c'est un récit oral traditionnel allemand qui s'est formé avec le temps et qui est même exploité par Goethe avant les frères Grimm) : Le Joueur de flûte de Hamelin, conte tragique que j'ai connu étant petit et qui fait son effet, et quand on lit le conte on remarque que ça a la structure du conte de Perrault Les Fées. En effet, dans "Les Fées" de Perrault, on a un miroir entre l'action de la gentille fille et l'action de la mauvaise fille. Dans "Le Joueur de flûte de Hamelin", on a un miroir. Le flûtiste sauve la ville, puis face à des gens ingrats il emporte les enfants. Mais, dans un second temps, j'ai remarqué qu'il était écrit "violin" pour "violon", pas de "flûte" donc. Le récit ne fait que librement s'inspirer du conte. Rien de grave, mais du coup j'aurais sans doute voulu connaître une partie du manga ou de la série en 25 épisodes pour évaluer ce qu'il en reste. Ici, on a juste un épisode où accessoirement dans un groupe de héros, conception "sentai" donc, on a un joueur de violon prénommé Hamelin et une fille nommée Flûte. Et le gars quand il joue du violon a d'étranges pouvoirs utiles au combat et à la résolution de problèmes.
Daté de 1996, ce film s'inscrit tardivement dans une ère où les japonais adaptaient un nombre considérables d'oeuvres cutlurelles européennes ou les adaptaient de manière décalée comme c'est le cas ici.
Après la Seconde Guerre Mondiale, les japonais décidèrent de cultiver la connaissances des littératures occidentales et les mangas s'en sont abondamment inspirés. Ceci dit, ici, on est dans la fin de parcours en queue de poisson du phénomène, avec aussi la transition vers l'héroïque fantaisie à la japonaise.
Maintenant, cet animé qui garderait la nature comique du manga qu'il adapte ne me fait pas rire. L'histoire est bateau, les squelettes en armure c'est un vieux poncif kitsch qu'on a dans de vieux films sur les argonautes et ailleurs... Je n'arrive pas bien à voir ce qui en vaut la peine. Le dessin des visages c'est une mode d'une époque, mais je n'en suis pas fan non plus.
Après, l'histoire est racontée n'importe comment et ça je ne pardonne pas.
Donc, en gros, la princesse a été enlevée, la reine a failli l'être, mais le groupe de héros est intervenu, d'abord le chef, ensuite ses quatre acolytes. Il s'agit d'une bande comique de bras cassés, le chef est ridiculisé en premier, les quatre autres ça vient ensuite, mais ils ont assez de potentiel pour mener à bien la mission.
Bref, ils ont sauvé la reine et la population d'une attaque, ils partent pour délivrer la princesse.
Ils doivent donc s'infiltrer dans un château ennemi. Une fille pas éclairée dans le cerveau marche vers l'entrée pour buter le garde, mais ses compagnons la retiennent, il ne faut pas que l'alerte soit donnée et que la princesse en subisse les conséquences. Ils adoptent la tactique du cheval de Troie. Les deux filles vont se transformer en chiens abandonnés, apitoyer le garde qui les fera entrer. Mais le garde ne s'émeut que pour celle qui est restée jolie en chien et il va pour la faire rentrer. L'autre fille-chien, en colère, déracine un arbre (un chien à l'envers d'Idéfix), le lance, tue le garde et défonce la porte. La porte défoncée, c'est ce que je crois voir. Le garde mort, on le suppose puisqu'il disparaît. Mais qu'il soit mort ou vivant, que la porte soit défoncée ou non, c'est pareil: l'attaque de bourrin ne peut plus passer inaperçue, il y a des traces comme cet arbre énorme. Les héros entrent donc dans le château, mais personne ne s'interroge sur le fait qu'ils avaient une tactique pour éviter de se faire remarquer. Un peu plus loin, ils affrontent une troupe qui vient à eux, mais où est passée la logique d'éviter de mettre en danger la princesse ?
Je pense qu'avec ça tout le monde devine bien les limites scénaristiques d'un animé tout juste bon à combler les jours insipides.