Enfin du neuf chez les super-héros !

... et il était temps. Franchement, qui a pu se passionner pour les états d'âme incessants et mis en scène de manière si conventionnelle de Daredevil, et ce durant deux saisons ? Et je ne parle même pas de ce qui a suivi (Luke Cage, Jessica Jones et autres immondes Iron Fist). S'emparer d'un héros de l'univers Marvel, et s'en réapproprier les codes pour un trip hallucinatoire filmé avec maestria, voilà le vrai tout de force de Noah Hawley, déjà responsable de l'excellente transposition pour le petit écran de "Fargo". Ici, le fond est bien sûr toujours dédié au même canevas indissociable des comics originaux : Lutte interne contre un ennemi intime et questionnements torturés, histoire d'amour impossible et problématique sur l'acceptation de vivre avec ses particularités de mutant dans un monde pas encore prêt à les accueillir. Rien de nouveau par rapport à la série de films entamée par Bryan Singer en 2000 ? Détrompez-vous. Car c'est dans la forme que réside tout le génie et l’intérêt de la série produite par FX. D'un bout à l'autre, on sent la grande liberté de manœuvre dont à pu bénéficier Hawley pour mettre en place la genèse de Legion, un des personnages au potentiel les plus intéressants des X-Men. Ici, les scènes de combats contractuelles à ce type d'histoire sont plus souvent remplacées par des tableaux baroques, ou le son, l'image, les couleurs et les symboles prennent le pas sur tout le reste. On passera l'essentiel des huit épisodes dans l'esprit foutraque de David Haller, sans parfois que ni les protagonistes, ni le téléspectateur ne sache plus si ce que l'on voit est réel ou non. Et ne comptez pas sur Hawley pour nous aider à y voir plus clair avant l'épisode final, cela gâcherait tout le plaisir du show. Cette série fourmille d'un tas d'idées qui la rendent passionnante à suivre : Hyper ralentis, chorégraphies type comédie musicale (sur du Gainsbourg !), scène filmée façon cinéma muet, etc... Une grande réussite qui nécessitera forcément une saison 2 pour confirmer son potentiel.