Link Click est un donghua original de la part du studio chinois LAN. Sans perdre de temps, il nous démontre sa trame temporelle singulière où deux amis peuvent revivre un moment du passé en visualisant une photographie. La première saison ne prend pas la peine d'expliquer le contexte autour de cette capacité spéciale et enchaîne plutôt les dramaturgies familiales que les protagonistes explorent et, malgré des évènements tragiques, ils doivent en rester de simples témoins. Évidemment, la question du paradoxe sur l’interaction avec le passé (et l'effet papillon sur la causalité) tient une place prépondérante. Si les premiers épisodes présentent davantage différentes résolutions d'histoires à travers les clichés, pour familiariser le spectateur, un autre arc scénaristique est progressivement construit sur la durée des 12 épisodes.
Link Click démontre de nouveau que les productions animées chinoises sont en marge de voler la vedette à leurs homologues japonaises, à la fois en terme de visuel, mais aussi dans la justesse de leur mise en scène. On est gratifié de séquences effrénées portées par une musique chorale aussi prégnante sur le spectre dramatique que sur des crescendos plus exaltants. Le dessin 2D est très plaisant, animant les personnages dans des décors peints (façon sketch art) qui confèrent un charme pittoresque au setting du donghua. La colorisation est lumineuse, translucide et douce, et les actions sont virtuosement chorégraphiées et sonorisées. L'intrigue avance rapidement et permet d'imposer ce rythme frénétique qui agrippe le spectateur via une succession de scènes intenses en action et émotion. Cette 1ère saison laisse peu de répit et se précipite sur les points clés de sa trame globale, révélant des connexions plus fondamentales que ce que l'ont pouvait imaginer, dans un déroulé rappelant Steins;Gate.