Une série pour les gouverner toutes.
Lost est l'une des premières, si ce n'est la première, super-productions américaines en terme de série, l'épisode pilote étant le plus cher jamais réalisé à cette époque.
A la baguette et à la plume le génial J.J. Abrams et devant la caméra une tonne d'illustres inconnus. Le synopsis est simple: un avion s'écrase sur une ile déserte après s'être disloqué dans les cieux mais les passagers survivent.
Ceux-ci s'organisent alors et la première saison qui représente une trentaine de jours, l'une des meilleures, narre la mise en place d'une hiérarchie et d'une vie en société. Les penchants du départ de la série qui voulaient que les naufragés s'attaquent à l'exploration de l'île reviennent vers la fin de la première saison et nous emmènent vers des découvertes qui, à chaque épisode, vont de plus en plus loin dans l'abracadabrantesque et l'histoire à dormir debout.
Pour certains, cela est le principal défaut de la série. J'ai trouvé que c'en était un point fort, créant d'innombrables ramifications de l'histoire permettant de se perdre dans des tentatives d'interprétation bien souvent remises totalement en question par l'épisode suivant.
La note de 9 n'est globalement accordée qu'aux saisons 1/moitié de la 2/ fin de la4/5/6. Les parties dans et aux alentours de la saison 3 sont mauvaises. L'histoire part réellement dans tous les sens en laissant tomber des pans de l'histoire pour y revenir plus tard, voire à totalement laisser tomber des "détails" sans les expliquer. Mais par dessus tout, on s'occupe beaucoup plus de personnages moins intéressant et la série en devient lassante de remise en cause continuelles.
Malgré tout, les dernières saisons sont captivantes et, bien que partant chercher leur intrigue très très loin, on ne veut plus qu'une chose: savoir ce qui va arriver à ces chers naufragés.
Au niveau de la réalisation en elle-même, cette série est une révolution à elle seule. L'utilisation (à outrance) de flashbacks permet de s'intégrer totalement dans le background de chaque personnage et ainsi de plus en plus de celui de l'île. On voit ainsi de plus en plus se rapprocher le fait que c'était leur "destin" de se retrouver sur l'île ensemble mais aussi le fait qu'ils se sont quasiment tous croisés ou rencontrés dnas le passé d'une façon ou d'une autre. Les décors somptueux et les effets spéciaux sont globalement totalement crédibles ce qui était indispensable pour une telle série. La musique est aussi un point fort, sachant se faire oublier quand il le faut mais aussi s'intégrer dans les moments adéquats, sans perturber l'histoire.
Il ne faut de plus pas oublier, tout comme cela fut fait pour les personnages, les très nombreuses réutilisations de lieux, objets ou personnages abordés souvent très rapidement plus tôt dans la série, que l'on croyait être des détails sans importance et qui vont au final se retrouver projetés au premier rang de l'intrigue: le jeu de backgammon, le personnage de Desmond ou encore le fait que Rose pense que son mari est vivant . Celles-ci rendent à chaque fois plus impressionnant le scénario, donnant l'impression que tout a été calculé ou presque afin de créer une sorte de cercle comprenant la globalité de l'histoire.
Sur une ultime saison se concluant en apothéose après avoir trainé le spectateur dans de nombreuses, et infructueuses, spéculations, LOST tire sa révérence dans un ultime coup de génie: se terminer de façon inverse à l'introduction.