Mon nom est Lucifer Morningstar et je suis venu sur terre pour voir un psy.

L'histoire de ma rencontre avec Lucifer se construit sur un pas en avant puis plusieurs pas en arrière avant un saut dans le vide. Grâce à ce merveilleux site qu'est Sens Critique, j'avais déjà repéré cette série et le synopsie m'avait paru alléchant. Lucifer en vacance sur Terre ? Il tient un bar à Los Angeles ? Cela promettait d'être délirant. Mais voilà, en l'ajoutant à ma liste d'envies et en remettant à plu tard le visionnage, j'avais oublié Lucifer. Il est revenu à moi par hasard mais le mauvais souvenir de Constantine (oui, John Constantine. Celui là même qui navigue dans les mêmes eaux troubles que ce que promettait Lucifer, entre Enfer et Paradis) a un peu freiné mon premier enthousiasme. Comprenez moi, j'ai tellement aimé le film avec Keanu Reeves, entre les clopes et le surnom affectueux de « Lulu », que la série a été une grosse déception. Je suis pourtant bon public mais je n'ai même pas pu aller au delà du premier épisode qui a, lui même, été un véritable Enfer à regarder. Avec cet a priori en tête, j'ai donc mis de côté Lucifer sans me souvenir de la règle de base : regarde puis juge.

Bref, au placard Lucifer mais de toute évidence le démon n'avait pas dit son dernier mot. En deuil après la fin de Game Of Throne (vous savez, when monday is coming alone), je ressassais avec mon frère et son ami sur ce qui s'était passé dans le dernier épisode quand, une chose entraînant une autre, Lucifer revient sur le tapis. L'ami de mon frère nous dit « c'est trop drôle, vous allez adorer ». Je reste sceptique (oui, toujours la faute de Constantine). Mon frère, lui, se laisse tenter par le Diable et se fait tentateur à son tours. Plus rien à perdre et un vide à combler (un an, ça s'annonce long quand même), je me lance et je regarde Lucifer. On a tous vécu ça au moins une fois ; la nuit est bien avancée, vous décidez avec beaucoup d'indolence de vous mâter une série et boum. Vous vous enfilez les épisodes, vous avez trop envie de continuer mais le petit matin se lève et vous devez tout éteindre parce que vous êtes sensés vous lever dans pas longtemps... Voilà, Lucifer a bien rempli le contrat, oublié Game Of Throne. Je viens de finir la première saison en un laps de temps que l'on divulguera pas ici et je suis déjà fan de Lucifer (bien sûr) mais surtout de la petite Trixie et du Dr Linda...

J'adore mais voilà maintenant je suis de nouveau en deuil parce, merde, je n'avais pas fait attention mais cette fichue série n'a que treize épisodes aussi.

Bon, plus sérieusement, soyons honnêtes, comme beaucoup, j'ai aussi traîné les pieds pour regarder la série à cause du côté « enquête policière » (franchement, pourquoi Lucifer irait mener des enquêtes?). Malgré tout, je ne regrette pas d'avoir fait le saut parce que ce n'est jamais à propos d'une enquête mais toujours à propos de Lucifer et de son égotisme démesuré. Lucifer ramène toujours tout à lui et c'est ce qui fait la force de la série. N'oublions pas non plus, dans la liste des points forts de la série, la thérapie de Lucie avec le Dr Linda car oui, Lucifer est en fait venu à L.A. pour voir un psy. On est là face à une déstructuration du mythe biblique assez drôle et plausible, une percée iconoclaste très bien vue et travaillée car Lucifer n'est pas celui que l'on croit. Lucifer est unique mais il est aussi comme chacun d'entre-nous, pleins de problèmes personnels, familiaux et existentiels. J'aime également le fait qu'il ne cache pas qui il est, qu'il proclame haut et fort être le maître de l'Enfer même si personne ne le croit et surtout pas la détective avec qui il travaille. Il faut, d'autre part, reconnaître que l'idée de la thérapie est juste géniale car elle contamine les autres personnages mythiques et, franchement, juste voir le Diable en thérapie, c'est tellement hilarant...