Lupin
5.7
Lupin

Série Netflix (2021)

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L'indigeste Plum-Pudding des poncifs de la bien-pensance du moment...

Ce qui fait le charme (et l'intérêt, surtout !) des "Arsène Lupin" de Maurice Leblanc c'est, au-delà des excellents suspenses qu'il sait y distiller, l'élégance qu'il a su conférer à son héros.
Une élégance - Une "Légèreté", même, dirais-je - qui diffuse dans toutes les pages de ses romans et bien au-delà des seuls passages où Arsène est évoqué.
Une élégance, une "Classe", qui font que même si Arsène Lupin est un voleur (et voler... c'est pas bien ! N'est-ce pas ?), ses forfaits nous semblent admirables (au sens littéral du terme) et, au fond, beaux comme un tableau de grand maître.
Et même si Arsène Lupin est un voleur - ce qui pourrait être une déprimante révélation sur la nature humaine - quand on referme les livres de Maurice Leblanc sur leurs dernières pages, on trouve que le monde dans lequel il nous a transporté est... beau, léger et qu'il est si bon d'y vivre !

Maurice Leblanc, avec la série des "Arsène", n'avait d'autre ambition que d'écrire des romans policiers.
De bons romans policiers.
De très bons romans policiers.
Mais aussi, de "Jolis" romans.
Rien d'autre.

J'entends déjà brailler les exégètes progressistes de la Rive gauche qui contesteront cette analyse et qui hurleront, tel un Jean-Luc Mélenchon cramoisi et postillonnant , qu'au contraire, les intrigues policières si bien chantournées de Maurice Leblanc n'étaient qu'un moyen subtil pour ce dernier
- homme de gauche affirmé et franc-maçon un peu moins affirmé - de vilipender les travers de la société et de la grande bourgeoisie du début du XXème Siècle.

Laissons-les brailler là.
Je reste persuadé, quant à moi, que l'unique objectif de Maurice Leblanc était, avec sa série des "Arsène", de réaliser les meilleurs romans policiers possibles. Point barre.
Et il a parfaitement atteint son objectif.

Donc, voyant au programme de Netflix cette nouvelle adaptation d'Arsène, je me réjouissais d'avance de retrouver le plaisir passé que j'avais eu à lire les Arsène et d'y retrouver donc l'élégance, la légèreté, la classe précitées.

Hélas...
Hélas...
Les 5 premiers épisodes de cette série m'ont vite fait déchanter.

Je dois avouer que je pressentais le "lézard" en voyant que le rôle titre était confié à Omar Sy.

Et, effectivement, ce doute intuitif initial s'est vite trouvé confirmé avec ces 5 premiers épisodes.

Le mythe d'Arsène et l'oeuvre de Maurice Leblanc y sont outrageusement détournés pour faire passer tous les clichés médiocres et décadents, toutes les tartufferies démagogiques, de la bien-pensance contemporaine :

Les grands bourgeois, ou même plus basiquement, les gens qui ont un peu d'argent ne peuvent être forcément, nécessairement, inévitablement... que d'immondes salauds et de fieffés égoïstes;
Le "Français Moyen" est forcément, nécessairement, inévitablement... un crétin raciste;
L'immigré (Oup's... Pardon... je voulais dire le "Gentil migrant injustement opprimé dans son pays d'origine et justement demandeur d'asile au pays des Droits de l'Homme") est forcément, nécessairement, inévitablement un type bien, un "Chic-Type";

(cela dit, si l'on veut bien être un minimum honnête intellectuellement et regarder la réalité en face, ce soi-disant "'Chic-Type" on va le retrouver le plus souvent sur des points de deal glauques à Paris, Marseille, Lyon ou sur n'importe quel autre point de notre territoire national (y compris jusque dans nos plus petites sous-préfectures rurales), n'hésitant pas, à l'occasion, dans le meilleur des cas à insulter les forces de l'ordre et, pire, à faire fumer la "Kalach 37" pour assassiner un "concurrent" un peu trop envahissant et, encore pire , à tuer un passant innocent).
Un "Chic-Type" qui a forcément, nécessairement, inévitablement, des Valeurs... "Lui" ! Alors que le bourgeois...
Ce "Chic-Type" ne peut et ne pourra pas devenir autre chose que la victime innocente du "Méchant Bourgeois" précité. Forcément, inévitablement, nécessairement...
Les amours inter-raciales sont forcément, nécessairement, inévitablement... plus belles, plus fortes et plus sincères que les autres;
Les enfants métis sont forcément, nécessairement, inévitablement, tellement plus beaux, plus intelligents - et plus "Coooool", aussi - que ce petit con coincé de rouq-mout caucasien à grosses lunettes de premier de la classe;
etc.
etc.

Donc, fi, de l'élégance, de la légèreté, de la classe. De la subtilité et de la finesse, aussi.
Avec cette (très mauvaise) adaptation de l'œuvre de Maurice Leblanc, on se trouve au contraire englué dans un Plum-Pudding indigeste de presque tous les concepts délétères et mortifères véhiculés par l'idéologie dominante du moment.

Et je passerai sous un silence pudique, la mauvaise construction du scénario, l'indigence des dialogues, l'absence de finesse dans la définition des personnages :
- à ce sujet, la journaliste d'investigation - la "lanceuse d'alerte" comme on dit aujourd'hui - qui lit "Libé" (comme par hasard !), qui appelle son chien "J'accuse !" (Putain.... c'est dur à porter ce nom pour un clébard !! "Zola" aurait été plus facile à supporter pour le clébard déjà et, surtout, plus stylé...) est un modèle du genre ! Ce personnage a suscité chez moi un énorme fou-rire dès sa première apparition... Faire plus caricatural, grossier et manichéen, faire moins subtil, je ne crois pas cela possible.
- et que penser aussi de ces inspecteurs et policiers chargés de traquer notre "Arsène" ? Quand ils sont Français "pur sucre", ils sont cons comme des bites, se font rouler dans la farine comme de ridicules pieds-nickelés et finissent toujours par être gros-jean comme devant. Le seul qui tient un peu la route dans la brigade, le seul qui a du flair, le seul qui possède un vrai instinct d'enquêteur et qui, lui, a rapidement l'intuition de la bonne piste (mais que ses crétins franchouillards de collègues précités envoient bouler et traitent avec une condescendance et un mépris à peine masqués...), ce policier est - bien sûr ! - un... rebeu.
Aaaah... Heureusement qu'ils sont là nos amis maghrébins pour relever le niveau de la Police Nationale en particulier et de la France en général !

Enfin, pour conclure, que dire de la direction d'acteurs ? (si jamais il y en avait vraiment une ??). Durant les 5 premiers épisodes Omar Sy ne sait rien faire d'autre que de déclencher son sourire N° 37 - celui qui est censé montrer combien le personnage qu'il incarne est tendre et gentil même quand il plume la bourge de la Rue de Rivoli de son oeuf Fabergé - ou bien alors le regard mi-clos du mec super intelligent qu'a tout compris de la situation avant tout le monde... A la fin, c'est vraiment lourd !

Bon.
Vous l'aurez compris.
Je m'abstiendrai de regarder la suite de cette pitoyable daube.

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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Séries à éviter absolument... (à moins d'être maso !)

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le 2 janv. 2024

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